пятница, 28 февраля 2020 г.

Incendie mortel à Strasbourg : la piste criminelle privilégiée

L’enquête progresse à Strasbourg, après l’incendie d’un immeuble de la capitale alsacienne qui a fait cinq morts et blessé sept autres personnes. La piste criminelle semble se préciser, d’après les conclusions d’une seconde expertise, selon les déclarations d’une source proche du dossier à l’Agence France-Presse. Dès jeudi 27 février au soir, la justice semblait écarter la piste de la défaillance électrique. Dans un communiqué, la procureure de Strasbourg, Yolande Renzi, a indiqué qu’un expert judiciaire spécialisé en matière d’incendie et un expert en électricité ont inspecté les lieux. Ils n’ont décelé « aucun désordre électrique […] à ce stade de leurs investigations », ce qui écarte l’hypothèse avancée à l’origine par les autorités.

Par ailleurs, vendredi, la garde à vue des deux personnes interpellées à proximité de l’immeuble strasbourgeois a été prolongée. Ces deux individus étaient entendus pour « destructions de biens par moyen dangereux pour les personnes ayant entraîné la mort », a indiqué la procureure, jeudi. « Leurs auditions sont en cours afin de déterminer leur éventuelle participation aux faits », a-t-elle poursuivi. Une source policière avait indiqué à l’Agence France-Presse jeudi matin que les deux hommes, âgés d’une cinquantaine d’années, avaient été interpellés « pour vérification ».

L’enquête confiée dans un premier temps à la Sûreté départementale associe désormais la police judiciaire de Strasbourg « en raison de la complexité des investigations à mener », a ajouté Yolande Renzi.

Dégagement de fumée

Appelés pour un dégagement de fumée dans la cage d’escalier d’un immeuble de sept étages, les pompiers ont dû faire « face à de nombreux sauvetages et mises en sécurité en raison de l’épaisse fumée qui avait envahi les communs ». Trois hommes âgés de 30 ans à 45 ans, ainsi que deux femmes de 25 ans et d’environ 70 ans, sont décédés dans ce sinistre, selon le directeur de cabinet de la préfecture de la région Grand Est, Dominique Schuffenecker.

Vivant pour la plupart seules, les victimes ont été « très rapidement asphyxiées » quand elles sont allées, « on l’imagine sous l’effet de la panique, dans les communs, dans les couloirs », a-t-il relaté. Selon la procureure, les cinq corps sans vie ont été découverts « à l’intérieur (de l’immeuble) et principalement dans la cage d’escalier » par les sapeurs-pompiers. Les victimes sont en cours d’identification à l’institut médico-légal de Strasbourg, a-t-elle précisé.

« L’intensité de la chaleur était telle que les pompiers nous ont dit que les murs fondaient littéralement », a décrit Dominique Schuffenecker, selon lequel « l’immeuble, des années 70, n’est ni insalubre ni vétuste ». Parmi les sept blessés hospitalisés, dont la vie n’est pas en danger, figure une femme enceinte.

« Il y avait du trafic sur place », a pointé pour sa part Yves Reutenauer, gestionnaire des copropriétés de cet immeuble qui abrite essentiellement des studios et des deux-pièces en location. « Ça a été très violent, c’est calciné, noir partout dans les communs », a-t-il décrit. Le sinistre a mobilisé 48 sapeurs-pompiers et 23 engins. Seules traces du drame sur la façade de l’immeuble : des traînées noires au niveau du troisième étage, autour de fenêtres grandes ouvertes.

Relogés par la municipalité

Amadou Diallo, qui habite au 7e avec sa femme, a raconté à l’Agence France-Presse avoir entendu son voisin crier au feu dans la nuit. « J’ai ouvert la porte et vu plein de fumée, ma femme était paniquée et voulait sauter par la fenêtre. » Avec sa femme, enceinte de deux mois, ils ont réussi à gagner le toit en passant par une fenêtre et y ont attendu les pompiers quelques minutes avant d’être évacués. « Je suis sorti en caleçon, sans chaussures », a témoigné Amadou Diallo.

Angélique Étienne, habitante d’un immeuble voisin, a entendu vers 1 h 30 « une dame qui criait qu’elle voulait sauter par la fenêtre » et « les pompiers qui disaient : "Calmez-vous, on va vous sortir de là". » « Il y avait des têtes à toutes les fenêtres, tout le monde essayait de sortir » et « la fumée sortait des deux côtés » de l’immeuble. Ensuite, des corps ont été placés dans la cage d’escalier de son immeuble, a-t-elle raconté.

Les habitants évacués ont été accueillis dans un gymnase. Neuf devront être relogés par la municipalité. Une cellule d’urgence médico-psychologique a été activée et une association d’aide aux victimes requise par le parquet. « Mes pensées accompagnent les familles et proches des victimes de l’incendie qui a endeuillé #Strasbourg cette nuit », a tweeté le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. « Je ne pense pas qu’il puisse s’agir d’un acte criminel, mais rien n’est exclu », avait déclaré le maire PS de Strasbourg, Roland Ries, qui s’est rendu sur place en milieu de matinée.

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