L’annonce de l’arrivée de deux personnalités au sein de son conseil de surveillance de Lagardère, l’ex-président Nicolas Sarkozy et l’ancien PDG de la SNCF Guillaume Pepy, n’a pas convaincu les marchés financiers de la stabilité du groupe. Le groupe d’édition et de « travel retail » dévisse en Bourse ce vendredi. Vers midi, l’action de la société perdait plus de 9 %, à 15,80 euros. Les investisseurs ont rapidement sanctionné des résultats financiers moins bons qu’espéré. Lagardère a accusé une perte nette de 15 millions d’euros en 2019. Le résultat opérationnel a, lui, progressé de 5,6 %, à 361 millions d’euros. Le chiffre d’affaires a augmenté moins que prévu par les analystes : de 5 %, à 7,2 milliards d’euros en progression de 5 %. Le consensus attendait 400 millions d’euros de plus. Hors activités non conservées, le chiffre d’affaires a progressé de 4,5 %, à 6,9 milliards d’euros, surtout porté par les ventes de son activité de vente de détail dans les gares et les aéroports, le travel retail, en hausse de 6,3 %, qui fait mieux que l’édition (2,8 %).
Et Lagardère est touché de plein fouet par la crise du coronavirus. En effet, son activité de travel retail comprend notamment les duty free et autres commerces des aéroports et des gares, très impactés par la chute du tourisme et des déplacements professionnels. « L’épidémie de Covid-19 a des effets sensibles sur l’activité de la branche travel retail depuis fin janvier, principalement en Asie Pacifique et sur les hubs internationaux (dépenses des voyageurs chinois en Europe en particulier). L’évolution de notre activité à date nous conduit à estimer un impact négatif sur le résultat opérationnel de l’ordre de 20 millions d’euros au premier trimestre », indique Lagardère dans un communiqué. Pour cette année, la société a d’ailleurs dévoilé uniquement un objectif de croissance du résultat opérationnel compris entre + 4 % et + 6 %, hors impact du coronavirus.
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Pression sur les banques
À ce panorama s’ajoute la guerre à laquelle se livrent le fonds Amber, deuxième actionnaire de Lagardère, et Arnaud Lagardère. Ces dernières semaines, le fonds dirigé par le Français Joseph Oughourlian, ancien de la Société générale et président du Racing Club de Lens, est monté jusqu’à 10,58 % du capital de Lagardère (et 7,93 % des droits de vote). Le groupe Lagardère accuse Amber de vouloir déstabiliser le groupe et lui réclame 84 millions d’euros pour avoir fait baisser le cours de son action.
Ce vendredi, sur la base d’une action à 15,80 euros, vers midi, la participation d’Arnaud Lagardère dans son groupe, qui était de 9 521 625 actions fin 2019 (7,3 % du capital), n’est plus valorisée que 150 millions d’euros. Or, comme l’a révélé Le Point, la dette personnelle du fils de Jean-Luc Lagardère était de 164 millions d’euros fin décembre. Et toutes ses actions sont hypothéquées en garantie des prêts de ses banques, le Crédit agricole en tête. Le fait que la valeur son patrimoine actions soit passé sous la valeur de sa dette signifie que des clauses des contrats qui lient Arnaud Lagardère à ses banques ont pu être activées. « Mes banquiers ont subi des pressions pour lâcher Lagardère. En vain. J’ai des accords anciens et pérennes, notamment avec le Crédit agricole, qui a toujours été fidèle au groupe, à mon père et à moi-même », nous assurait Arnaud Lagardère en janvier. Mais est-ce toujours le cas ?
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