понедельник, 7 сентября 2020 г.

«Aujourd’hui, porter un masque au théâtre est aussi banal que de porter des lunettes»

Producteur de spectacles, directeur de cinq salles de théâtre dont Le Point-Virgule et Bobino, Jean-Marc Dumontet se veut «optimiste et combatif» quant au désir des Français de revenir dans les salles de théâtre.

Paris Match. Quel est votre sentiment pour cette rentrée théâtrale très particulière ?
Jean-Marc Dumontet. Je rentre joyeux. Je me réjouis de la perspective d'ouvrir tous mes théâtres et l'on observe une montée en puissance qui confirme mon intuition. Si on présente une offre qui correspond au désir du public, il sera là. Il n'y a aucune raison pour qu'il nous tourne le dos. Les indices sont encourageants. On ne casse pas la baraque mais il fallait mettre en place des dynamiques, avec des grosses campagnes de communication, surtout lors de cette rentrée un peu spéciale. Malgré tout, on sent un vrai frémissement, un dynamique qui se met en place, avec des chiffres qui ne sont pas loin de ceux de l'an passé, pour les mêmes spectacles.

Quelles sont les mesures sanitaires prises ?
Le port du masque est généralisé. Je l'ai expérimenté depuis le 9 juillet dernier au Point-Virgule. Assister à un spectacle avec un masque ne modifie pas l'appréciation du spectacle et ne gêne pas le déroulé de la représentation. Aujourd'hui, porter un masque est quelque chose d'aussi banal que de porter des lunettes. La question ne se pose même plus. Le Premier ministre Jean Castex a dit : «retournez dans les théâtres, il n'y a pas de risque sanitaire». Et c'est vrai : dans un théâtre, chaque groupe est séparé d'un siège, on porte un masque, on ne circule pas dans la salle pendant le spectacle et on ne mange pas. Dans nos théâtres, nous sommes très vigilants. Nous nettoyons les poignées de porte, les fauteuils. Fort heureusement, aucun cluster n'a vu le jour dans un théâtre. Le public peut être rassuré. Il faut aller au théâtre et vivre, tout en restant vigilant.

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Nous vivons aujourd'hui une crise de l'offre

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Etes-vous satisfait des aides apportées au secteur du spectacle vivant ?
Bien sûr, il faudra surveiller les modalités mais les aides qui ont été apportées, notamment sur l'intermittence, sont des mesures très fortes de soutien. Une part du chemin a été faite. Ensuite c'est à nous producteurs, directeurs de salle, de ré-enclencher la machine. Quand j'ai décidé de jouer en juillet au Point Virgule, je préférais perdre de l'argent en jouant qu'en perdre en ne jouant pas. Je pensais que cela aurait un effet vertueux. C'est clairement le cas. Nous avons un rôle à jouer. Nous ne devons pas tout attendre des pouvoirs publics. C'est à nous de chercher le public, de susciter du désir avec de beaux projets. Il y a des difficultés. Nous connaissons l'état de nos trésoreries respectives. Il faut que l'on se mobilise. C'est comme ça que l'on s'en sortira. Le plan de relance, ce sont les Français qui l'ont entre leurs mains.

D'ailleurs le confinement a démontré combien la culture était essentielle pour les Français.
Nous vivons aujourd'hui une crise de l'offre. Les Français dans leur grande majorité ne savent pas que les théâtres ont rouvert. Nous pouvons ouvrir depuis le 22 juin avec des jauges à 70 ou 80%. Nous pouvons jouer dans nos théâtres. Il faut que l'on entretienne la dynamique. Le 22 juin, j'ai décidé d'ouvrir tous mes théâtres, symboliquement. C'était un moment extrêmement émouvant. Richard Berry qui joue «Plaidoiries» m'a dit qu'il ne savait pas s'il pourrait jouer, tellement il était ému. Le public était enthousiaste, les comédiens étaient enthousiastes, les équipes étaient enthousiastes. Je suis optimiste et combatif. Il faut avancer.

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Source: ParisMatch.com

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