четверг, 10 сентября 2020 г.

Mort de Diana Rigg, inoubliable Emma Peel de « Chapeau melon et bottes de cuir »

« Elle est morte paisiblement ce matin. Elle était chez elle avec sa famille, qui a souhaité garder l’intimité en cet instant difficile », a déclaré l’agent de Diana Rigg, dans un communiqué relayé cet après-midi sur le site de la BBC. À 82 ans, l’éternelle Mme Peel de Chapeau melon et bottes de cuir a donc rejoint son ex-partenaire Patrick McNee (alias John Steed dans la célèbre série, disparu en 2015) au paradis des icônes du petit écran. Il serait bien évidemment injuste de réduire à la seule télévision l’incroyable parcours de cette comédienne née dans le Yorkshire en 1938. Diplômée de la Royal Academy of Dramatic Art de Londres dans les années 1950, Diana Rigg revendiquait une impressionnante carrière sur les planches, où elle s’illustra entre autres au sein de la Royal Shakespeare Company dans les Sixties. Les décennies suivantes, elle incarna nombre de personnages dans les registres aussi bien classique que moderne.

Au cinéma, en 1969, elle a bouleversé des millions de spectateurs dans ce que d’aucuns considèrent comme le meilleur James Bond de la saga : Au service secret de sa majesté, unique Bond interprété par l’acteur George Lazenby dans le rôle de 007. Rigg y jouait une riche héritière tourmentée qui allait devenir l’unique épouse du célèbre agent du MI6 – et périrait bientôt sous les balles de ses ennemis, le jour même de leurs noces, à la fin du film. La scène traumatisa pour toujours les fans et consacra instantanément Diana Rigg parmi les « James Bond Girls » les plus adulées de la franchise, la seule à leur avoir fait verser une larme. Sex-symbol absolu en cette fin des années 1960, l’actrice ne transformera cependant pas spécialement l’essai au grand écran et seule une petite vingtaine de films constellent son CV : rien de franchement exaltant, même si les amateurs d’épouvante se souviennent encore d’elle dans l’excellente comédie horrifique gothique Théâtre de sang, de Douglas Hickox (1970).

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Fumeuse invétérée

C’est évidemment la télévision qui, finalement, à l’orée comme au crépuscule de son épopée publique, aura fait de Diana Rigg une icône de la pop culture. Lorsqu’en 1965, dans Chapeau melon et bottes de cuir, elle apparaît pour la première fois dans le rôle de l’agent secret Emma Peel, l’actrice va foudroyer l’imaginaire des téléspectateurs avec un érotisme élégant et feutré qui n’en reste pas moins torride. Trentenaire rayonnante, indomptable, experte en arts martiaux et douée d’un humour à froid parfaitement compatible avec le flegme décontracté so british de Patrick Mc Nee/John Steed, Diana Rigg s’impose sans mal comme la co-star de la série, alors même qu’elle remplace la partante Julie Stevens, qui elle-même succédait à Honor Blackman. Apparaissant régulièrement sublimée dans une troublante garde-robe moulante (personne ne portera jamais aussi bien le justaucorps en cuir noir, le survêtement bleu cobalt zippé ou la minijupe à carreaux), Emma Peel rayonne comme l’une des figures culturelles majeures des années du Swinging London, un symbole féministe sans jamais le revendiquer. Mais au moins autant – si ce n’est plus – qu’une sensualité dont Diana Rigg adorait jouer et se moquer, ce sont bien les caractéristiques mentales de ce personnage de velours et d’acier qui ont durablement marqué les mémoires. Diana Rigg restera la « John Steed Girl » à la plus grande longévité à l’écran, vue dans 51 épisodes entre 1965 et 1968. Un an avant sa sortie bouleversante dans Au service secret de sa majesté, sa dernière scène dans Chapeau melon et bottes de cuir (des adieux à Steed sous la forme d’un chaste et discret baiser) va tout autant briser le cœur de millions de fans.

Réputée forte en gueule dans le privé, fumeuse invétérée au redoutable sens de l’humour, Dame Diana Rigg, au soir de sa vie, offrit au public un magnifique chant du cygne en incarnant l’implacable et machiavélique reine Olena Tyrell, dite « la reine des épines », dans plusieurs saisons du blockbuster cathodique Game of Thrones, sur HBO. Une nouvelle génération de spectateurs découvrit le jeu aussi tranchant qu’un sabre de la comédienne anoblie, qui volait sans pitié la vedette à ses partenaires à chaque apparition. Toujours aussi libre, y compris lors de ses devoirs promotionnels, Diana Rigg n’avait pas peur de dire qu’elle n’avait jamais regardé la série avant son embauche ou depuis son départ, après la mort de son personnage. Une dame de fer au tempérament électrique pour sûr, mais à jamais Emma Peel dans nos cœurs. Reposez en paix, madame.

Source: lepoint.fr

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