Les gouvernements des Etats-Unis, du Canada et du Royaume-Uni affirment jeudi que des hackers russes ont tenté de mettre la main sur les résultats de recherches portant sur un futur vaccin contre le SARS-Cov-2.
Un nouveau chapitre dans l’histoire des cyberattaques menées par la Russie de Vladimir Poutine s’écrit sur fond de pandémie mondiale, selon les agences de renseignements de trois pays occidentaux. Jeudi, ainsi que le rapportent le «New York Times» et le «Washington Post», les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni ont accusé un groupe de hackers lié aux renseignements russes d’avoir tenté de dérober des informations sur les vaccins actuellement développés pour combattre le SARS-CoV-2, à l’origine de la crise sanitaire qui ravage la planète depuis l’hiver dernier.
Selon ces trois gouvernements, c’est le groupe APT29, surnommé Cozy Bear, qui est a l’origine de ces attaques. En 2016, Cozy Bear avait participé à l’attaque contre l’élection présidentielle américaine. Pour les gouvernements britanniques et canadiens, ce groupe est très probablement lié aux autorités russes. «APT29 cible depuis longtemps les gouvernements, les services diplomatiques, les think tanks, les organisations du secteur de la santé et de l’énergie pour obtenir des informations, aussi nous encourageons chacun à prendre au sérieux cette menace et à appliquer les mesures recommandées», a pour sa part déclaré Anne Neuberger, la directrice de la cybersécurité pour la National Security Agency (NSA), citée par le «Times».
Dénégations de la Russie
Egalement accusée par le Royaume-Uni d’avoir attaqué ses élections en 2019, la Russie a répondu par la voix de Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence. «Nous n’avons aucune information sur qui a pu hacker des sociétés pharmaceutiques ou des centres de recherches en Grande-Bretagne», a-t-il déclaré, cité par l’agence Tass. «Nous rejetons ces accusations, tout comme les nouvelles allégations sans fondement sur une ingérence dans les élections de 2019», a-t-il ajouté.
Récit :Coronavirus, la menace des cyberattaques
D’après le «New York Times», deux programmes ont été utilisés pour tenter de subtiliser les informations concernants les vaccins contre le coronavirus : WellMess et WellMail. Ils n’avaient pas été utilisés auparavant par Cozy Bear, mais des responsables américains estiment tout de même que le groupe est bien à l’origine de l’attaque.
Dans ses recommandations pour éviter les attaques, le gouvernement britannique indique que Cozy Bear a utilisé plusieurs failles, ainsi que des attaques de «hameçonnage» pour récupérer des codes d’accès à certains systèmes des institutions ciblées. Une fois les réseaux infiltrés, le groupe a pu extraire certaines informations grâce aux deux programmes, dont les services de renseignements britanniques livrent la signature numérique, afin de permettre à toute institution potentiellement visée de repérer une infiltration.
La Russie ne serait pas le seul pays impliqué dans ces tentatives d’espionnage scientifique. Les Etats-Unis avaient déjà pointé du doigt la Chine et l’Iran en mai pour des faits similaires. «Ce ne serait pas étonnant que les services de renseignements de tous les pays fassent de même et se servent des informations pour faire progresser leurs recherches contre le coronavirus», a expliqué au «Times» Mike Chapple, un universitaire spécialiste de la cybersécurité.
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Source: ParisMatch.com
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