Une page se tourne dans la capitale. Symbole des ambitions débordantes du Paris Saint-Germain version qatarie lors de son arrivée en 2012, Thiago Emiliano da Silva (35 ans) ne sera plus parisien la saison prochaine. Selon les informations du journal L’Équipe, le défenseur brésilien ne s’est pas vu offrir de prolongation de contrat, après huit années de loyaux services. D’abord adulé puis malmené, Thiago Silva aura laissé une empreinte indélébile au Paris Saint-Germain. Retour sur une aventure mouvementée.
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Le « meilleur défenseur du monde »
À l’été 2012, le Paris Saint-Germain s’invite dans une nouvelle dimension et réalise un double transfert historique impulsé par son directeur sportif Leonardo : Thiago Silva débarque de l’AC Milan aux côtés de son coéquipier Zlatan Ibrahimovic sous la houlette de son ancien entraîneur Carlo Ancelotti. Présenté par le président du Paris Saint-Germain, Nasser al-Khelaïfi comme « le meilleur défenseur du monde », il signe un contrat d’une durée de cinq ans pour un transfert évalué à 42 millions d’euros et devient ainsi le joueur le plus cher de l’histoire de la Ligue 1. Une réputation bâtie en Italie, sous le maillot des Rossoneri et justifiée par trois saisons éblouissantes en Lombardie, ponctuées par un titre de champion (2011). Symbole de l’ambition naissante et de l’appétit débordant de ce nouveau PSG, Thiago Silva se révèle comme le nouveau patron de la défense, récupère le brassard de capitaine et jouit d’une relation privilégiée avec ses dirigeants.
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Sur le terrain, la critique est unanime. Les supporteurs parisiens sont rapidement éblouis par ses performances. Fin techniquement, irréprochable dans les airs, propre à la relance et doté d’une aura sans pareille, Thiago Silva survole littéralement la Ligue 1. En huit saisons au PSG, le défenseur central brésilien remporte pas moins de sept titres de champion de France (alors que le PSG n’en comptait que deux avant son arrivée), cinq Coupes de la Ligue, quatre coupes de France et sept Trophées des champions. Pourtant, malgré ce palmarès époustouflant, une cicatrice restera à jamais graver dans l’aventure parisienne du Monstro : ses échecs à répétition dans les grands rendez-vous de Ligue des champions. Symbole du renouveau en 2012, il incarne cruellement en 2020 les nombreux ratés du club en C1.
Thiago Silva ou la malédiction européenne
Après le fiasco du Brésil en Coupe du Monde 2014 ponctué par les pleurs de Thiago Silva lors des matchs contre le Chili (1-1, t.a.b. 3-2) et la Colombie (2-1), l’image du meilleur défenseur du monde est entachée. Trop émotif, trop sensible, l’incontestable capitaine du Paris Saint-Germain et de la Seleção perd de sa superbe. Au Paris Saint-Germain, la descente aux enfers de Thiago Silva débute le 8 mars 2017, lorsque le PSG s’écroule littéralement au Camp Nou lors de la fameuse remontada de Barcelone (6-1). Submergé par l’émotion et la pression des grands rendez-vous, O Monstro n’a pas les épaules assez larges pour endosser ce soir-là le statut de capitaine et signe un fiasco légendaire, qui continuera de le hanter jusqu’à la fin de son aventure parisienne. Éliminés logiquement par le Real Madrid l’année suivante (2-1), les fantômes parisiens ressurgiront en 2019 avec l’épisode Manchester United. Dans son antre du Parc des princes, Paris est humilié sans raison face à une équipe C des Red Devils (1-3). Enfin, lors de sa dernière sortie à Dortmund (2-1), Thiago Silva s’est trop facilement laissé déborder par le jeune et prometteur Erling Haaland, révélant ses nouvelles faiblesses. Une prestation qui a sans doute sonné le glas de son expérience parisienne.
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D’autant que beaucoup retiennent que deux des plus beaux matchs européens réalisés par le PSG se sont joués sans lui ces dernières années (le 4-0 contre le Barça et le 2-0 contre Dortmund). Mais, le parcours européen de Thiago Silva est également marqué par des prestations XXL, contre Chelsea, Belgrade ou Liverpool par exemple. N’oublions pas qu’il a souvent été l’un des deux ou trois meilleurs Parisiens dans bon nombre de matchs de C1. Pourtant, ces derniers mois, un vent de renouveau soufflait dans le vestiaire du Paris Saint-Germain. À bientôt 36 ans, Thiago Silva est donc logiquement poussé vers la sortie par la montée en puissance de Marquinhos, le retour en forme de Presnel Kimpembe ou l’éclosion de Tanguy Kouassi.
Une nouvelle ère s’ouvre
À l’approche de la fin de sa carrière, le natif de Rio et son énorme salaire (environ 1,5 million d’euros mensuel) vont donc devoir se trouver un nouveau challenge. Peut-être à Fluminense, son ancien club (2006-2008), dont il est récemment devenu socio. Peut-être encore à l’AC Milan, qui ne s’est jamais vraiment remis de son départ. Mais avant cela, il y aura d’abord les deux finales de coupe, la Coupe de la Ligue face à l’OL, puis la Coupe de France contre l’AS Saint-Étienne. Et surtout, il aura une dernière occasion de marquer de la plus belle des manières l’histoire du PSG en le propulsant sur le toit de l’Europe, lui qui n’a jamais dépassé le stade des quarts de finale de la Ligue des champions.
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Après Edinson Cavani, meilleur buteur de l’histoire du club, voilà donc un deuxième joueur historique du Paris Saint-Germain version qatarie qui s’en va. Dans la Ville Lumière, l’heure est au renouveau. Et en faisant revenir Leonardo l’été dernier, l’émir du Qatar souhaitait que des choix forts soient effectués. Charge à Marquinhos, Kimpembe, Mbappé et les autres d’écrire une plus belle histoire dans les années à venir. Une nouvelle ère s’ouvre au Paris Saint-Germain.
Source: lepoint.fr
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