Des chercheurs de l’Imperial College de Londres ont publié dans la revue «Nature» une évaluation de l’impact des confinements dans 11 pays européens. Plus de 3 millions de morts auraient été évitées grâce à ces mesures.
Les efforts consentis par les Européens confinés pendant des semaines ont payé, à en croire une étude publiée par la revue «Nature» qui évalue l’effet des mesures restrictives adoptées pour enrayer la transmissions du SARS-CoV-2 à partir du mois de mars. D’après cet article, 3,1 millions de décès ont été évités dans 11 pays grâce à ces mesures, selon un décompte arrêté au 4 mai.
Les auteurs, issus de l’Imperial College de Londres, ont construit un modèle en calculant «de manière rétroactive le nombre d’infections à partir des morts observées», une donnée considérée plus fiable que le nombre de cas identifiés, très dépendant de la politique de tests menée par chaque Etat. Ils ont ensuite pu reconstruire un scénario dans lequel les pouvoirs publics n’auraient effectué aucune intervention, calculer le nombre de décès pour cette hypothèse et comparer cette issue au bilan réellement constaté.
Les chercheurs ne cachent pas les limites de leurs travaux : des imprécisions sont possibles en raison des modes de collecte des données -des morts liées au Covid-19 ont pu échapper à l’attention des autorités aux premiers jours de la pandémie, par exemple- ou encore certaines suppositions qui cadrent leurs travaux et qui s’appuient sur des «estimations fixes» de «certains paramètres épidémiologiques» -par exemple, considérer que les changements dans le «nombre de reproduction», le désormais fameux R0, sont «une réponse immédiate aux interventions plutôt que des changements progressifs des comportements».
3,4% de la population française infectés, selon le modèle
Les résultats de ces modélisations sont spectaculaires. Les auteurs avancent ainsi qu’en France, 690 000 vies ont été épargnées (avec un intervalle de crédibilité à 95% entre 570 000 et 820 000 vies). En Italie, les mesures restrictives auraient permis de sauver 630 000 vies, contre 560 000 en Allemagne, 450 000 en Espagne et 470 000 au Royaume-Uni. Les chercheurs proposent également des taux d’infection pour chaque pays à partir de leur modèle. Les variations sont très importantes : selon cette analyse, 3,4% de la population française aurait été infecté, contre 8% en Belgique et 0,85% en Allemagne, notamment.
«Ces données suggèrent que sans interventions, telles que le confinement et les fermetures d’écoles, il aurait pu y avoir bien plus de morts du Covid-19. Le taux de transmission est passé de hauts niveaux à des niveaux sous contrôle dans tous les pays que nous étudions. Notre analyse suggère aussi qu’il y a eu bien plus d’infections dans dans ces pays européens que précédemment estimé. Il faudrait considérer avec attention les mesures qui doivent demeurer en place pour garder sous contrôle la transmission du SARS-CoV-2», indique Samir Bhatt, un des auteurs de l’étude, cité dans un communiqué de presse de l’Imperial College de Londres.
Entre le début du confinement, le 17 mars, et la fin de la période d’analyse de l’étude, le 4 mai, 48 jours se sont écoulés. Les résultats avancés par les chercheurs laissent donc penser que les mesures imposées par le gouvernement durant cette période ont permis de sauver plus de 14 000 vies par jour.
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Source: ParisMatch.com
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