четверг, 11 июня 2020 г.

Mort de Zineb Redouane : la police innocentée par un rapport d’experts

C’est un rapport qui ne devrait pas éteindre la polémique sur la mort de Zineb Redouane. Le 2 décembre 2018, cette femme algérienne de 80 ans mourait à l’hôpital. La veille, lors d’une manifestation des Gilets jaunes à Marseille, elle avait été touchée par une grenade lacrymogène alors qu’elle fermait les fenêtres de son appartement. Or, alors que de nombreuses personnes dénoncent une bavure policière, un rapport balistique, cité par Le Monde, met en avant le caractère « accidentel » des faits et une arme utilisée dans le respect des procédures.

En avril 2019, la famille de Zineb Redouane avait porté plainte pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». À l’époque, ils s’appuient sur le rapport d’autopsie de l’octogénaire qui fait le lien entre la grenade reçue au visage et son décès. Quelques mois plus tard, l’enquête était dépaysée à Lyon, en raison de la présence d’un magistrat du parquet marseillais avec les forces de l’ordre au moment des faits. Mais c’est la juge marseillaise, auparavant en charge de l’enquête, qui vient de recevoir le rapport balistique qu’elle avait demandé.

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Un document qui contient plusieurs informations importantes. Tout d’abord, l’auteur du tir a été identifié grâce aux images de plusieurs caméras de surveillance, même si son identité n’a pas été révélée. Son tir qui « semble être celui qui est à l’origine des lésions », a été effectué à « 19 h 04 et 57 secondes ». Le canon de son arme était « toujours orienté en l’air, on constate qu’il s’agit d’un tir non visé – dit «en cloche» ». Le visionnage des caméras de surveillance ne permettrait pas d’identifier un autre tir qui pourrait avoir causé le drame.

« Selon les règles d’usage »

Les deux experts à l’origine du rapport, un policier inscrit près de la Cour de cassation et un maître de conférences des universités en médecine légale, estiment que l’utilisation de l’arme « a été effectuée selon les règles d’usage ». La victime se trouvait à une hauteur de 16 mètres et à une distance rectiligne de 37 mètres, de quoi écarter selon eux l’hypothèse « d’un tir de type visée ». Par ailleurs, au vu de la distance, de l’obscurité et des conditions dans la rue au moment des faits, « il n’y a aucun argument permettant de dire que Zineb Redouane a pu être aperçue par le fonctionnaire de police lors du départ du coup de feu ».

En conclusion, les experts disculpent le CRS à l’origine du tir. S’il a bien tiré en direction de l’immeuble de la victime, « la grenade de type MP7 lancée par l’arme de type Cougar a atteint la victime de manière totalement accidentelle, au cours de la progression ascensionnelle du projectile ».

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Une version déjà battue en brèche par Yassine Bouzrou, l’avocat de la famille de Zineb Redouane, qui dénonce auprès du Monde un « tir tendu face à un immeuble d’habitation ». « Comment peut-il être considéré comme réglementaire ? » interroge-t-il ainsi. « Nous avions raison de considérer qu’il était impossible dans ce dossier d’obtenir justice à Marseille », conclut sévèrement l’avocat. Il espère désormais que les juges lyonnais ne tiendront pas compte de cette expertise.

Source: lepoint.fr

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