понедельник, 8 июня 2020 г.

Les cris des enfants retentissent à nouveau au zoo de Vincennes

Ces cris-là, ils ne les avaient pas entendus de tout le confinement: les rhinocéros Angus et Wami sortent de leur loge pour retrouver leur «public» humain et les bruits d’enfants, qui ont repeuplé gaiement les allées du parc zoologique de Paris lundi, après trois mois de fermeture.

Finis le calme et les tête-à-tête avec les soigneurs pour les 2.500 pensionnaires du zoo de Vincennes, qui a rouvert ses grilles aux visiteurs, avec parcimonie: protocole sanitaire oblige, le site de 14,5 hectares ne peut accueillir pour l’instant que 2.300 visiteurs au même moment, contre jusqu’à environ 6.000 en temps habituel.

Timothée, 5 ans, trépignait dans la file d’attente dès 09H30. «Ça a vraiment manqué aux enfants, d’habitude on vient une fois par semaine !» confie sa mère, Stéphanie, qui habite juste à côté. Elle «ne comprend pas» que le parc n’ait pas ouvert avant, «alors qu’on est à ciel ouvert», et regrette que tous les espaces ne soient pas aujourd’hui accessibles, notamment les lieux clos comme la galerie des girafes.

«C’est la première fois que je viens depuis 2014 !»

Dûment masquée — à l’instar de tous les autres adultes — elle savoure les retrouvailles avec les animaux, dont elle a pris régulièrement des nouvelles pendant le confinement, via la newsletter et le compte Facebook. «C’est la première fois que je viens depuis 2014 !», s’enthousiasme Alex, un grand-père, en filant avec sa petite fille vers les manchots.

Devant le bassin, les enfants sont en ébullition. Mais point d’embouteillage: la distanciation physique semble respectée, sous l'œil vigilant des agents du parc, chargés de réguler les flux. «Ce sont de bonnes conditions», se réjouit Cathy, une habituée venue avec sa fille de quatre ans.

Toutes les animations étant suspendues, les agents se sont mis à la médiation libre, donnant aux visiteurs des informations au fil de l’eau, notamment sur les naissances. Car cette période printanière a vu le carnet rose s’allonger, avec pas moins d’une soixantaine de naissances, dont des spatules, des flamands roses, des babouins, et, clou de la visite, deux lémurs catta nés début mai, encore accrochés à leur mère.

Ce foisonnement de naissances n’a rien a voir avec le confinement. «Les animaux, on les bichonne tout le temps, heureusement !» insiste le chef soigneur, Fabrice Bernard. Mais pendant ces longues semaines sans visiteurs, «on avait nos animaux que «pour nous», c’était un peu du luxe», explique-t-il.

«Le public n’est pas un stress» pour les animaux

Le personnel a ainsi mis à profit la période pour réaménager de fond en comble les enclos de certaines espèces, comme l’îlot des capucins, dont ils ont changé tous les agrès. «Le temps semblait infini, on n’a pas bâclé les choses», raconte le soigneur.

En revanche, «le public nous a manqué; on a vite trouvé le temps long, parce qu’on a besoin de cet échange, de voir les réactions par rapport à notre travail», poursuit Fabrice Bernard.

Et aux animaux, le public a-t-il manqué ? Difficile de savoir, mais les soigneurs affirment ne pas avoir remarqué de changement. «On sentait une sérénité générale liée au calme ambiant, mais pas de modification de comportement car les soigneurs ont continué à travailler, il n’y a pas eu d’interruption de contact entre animaux et humains», explique Pierre-Yves Bureau, le directeur.

«C’est rassurant, ça veut dire que le public n’est pas un stress. Si les animaux avaient changé de comportement, ça aurait voulu dire qu’il y a un problème dans leur environnement captif», analyse Fabrice Bernard, qui a déjà vécu plus d’un mois de fermeture pour l’épidémie de fièvre aphteuse, au début des années 2000.

Le site, qui a accueilli 570.000 visiteurs l’an dernier, a accusé une perte estimée à environ 2,2 millions d’euros depuis la mi-mars. Il espère pouvoir augmenter sa jauge de visiteurs, «prudente» pour l’instant, à compter du 22 juin, et ouvrir davantage d’espaces, a dit à l’AFP Bruno David, le président du Muséum d’histoire naturelle, dont dépend le zoo.

D’ici là, il faudra patienter pour accéder au belvédère et découvrir les bébés suricates, ainsi qu’au vivarium où le blob, un curieux organisme unicellulaire ressemblant à une masse spongieuse, a été mis en mode sommeil en attendant le retour de ses fans.

Toute reproduction interditeSource: ParisMatch.com

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