L’avocat de Christophe Rocancourt cambriolé

Christophe Rocancourt, 52 ans, déjeunait ce mercredi avec maître Jérôme Boursican, son avocat historique, à la terrasse d’un célèbre restaurant parisien de la place de l’Odéon, au moment où le domicile de ce dernier, situé dans un quartier voisin, a été cambriolé. Selon nos informations, le monte-en-l’air a fait le tour de toutes les pièces de l’appartement de 120 m^2, mais ne s’est pas intéressé aux documents, ni à l’ordinateur, pas plus qu’aux chemises cartonnées tirées des dossiers professionnels de l’avocat. Son attention s’est arrêtée sur le coffre-fort.

Selon les premiers éléments de l’enquête, l’individu serait parvenu à l’ouvrir seul. La police estime le préjudice à près de 100 000 euros, mais celui-ci pourrait être revu lorsqu’un décompte précis des biens manquants sera effectué. La police judiciaire a été saisie de l’enquête par le parquet de Paris. Grâce à un témoin, les enquêteurs ont pu établir un premier signalement du suspect. Un proche de l’avocat a croisé un individu qu’il estime suspect dans le hall d’entrée à l’heure des faits. Il portait un objet qui dépassait de sa poche de survêtement qui a pu servir d’outil à l’effraction. L’immeuble est dépourvu de caméra de vidéosurveillance.

« Un alibi en béton »

Contacté par Le Point, maître Boursican n’a pas souhaité commenter ce désagrément. « Pour le cambriolage de son avocat, Christophe Rocancourt a un alibi en béton », ironise une source proche de l’enquête. Et pour cause : il déjeunait avec lui. Christophe Rocancourt, mis en examen, en compagnie de l’ex-préfet Christian Prouteau, de l’ex-secrétaire d’État et député socialiste Kofi Yamgnane, de l’ancien patron du 36 quai des Orfèvres Bernard Petit et l’ex-puissant syndicaliste de la police Joachin Masanet, figure de la gauche policière, devait comparaître du 19 au 26 mai au tribunal judiciaire de Paris dans une affaire d’escroquerie et de corruption. Le procès a été reporté en raison de la crise sanitaire.

L’« escroc » des stars s’était rendu célèbre en se faisant passer dans les années 1990 pour un héritier du milliardaire américain Rockefeller, arnaquant ainsi plusieurs stars d’Hollywood. Il avait purgé une peine de cinq ans de prison aux États-Unis.

En février 2012, il avait été condamné en France à seize mois de prison, dont huit mois ferme, et à 578 000 euros de dommages et intérêts pour abus de faiblesse au préjudice de la réalisatrice Catherine Breillat, à qui il avait extorqué plus de 700 000 euros. Il a également été impliqué dans le recel de vol des 52 kilos de cocaïne par un fonctionnaire de police de la brigade des stupéfiants, faits pour lesquels il a été condamné en 2017.

Source: lepoint.fr