Votre maire est-il un bon ou un piètre gestionnaire ? Depuis plusieurs mois, sous la houlette d’Agnès Verdier-Molinié, la fondation iFrap, think tank spécialisé dans l’audit des politiques publiques, décortique pour Le Point les comptes des principales villes de France. Nous avons publié un premier palmarès des 80 plus grandes villes de France.
Voici une seconde salve avec les 300 suivantes, qui comptent entre 23 000 et 64 000 habitants. L’équipe de l’iFrap a examiné à la loupe les budgets de ces communes mais aussi des intercommunalités ainsi que les budgets annexes dans lesquels se nichent des investissements et des dettes… À chaque fois, la situation budgétaire a été considérée pour 2014, puis pour 2018, afin d’isoler l’évolution en cours de mandat. Et le comparatif entre les villes a permis de distinguer deux notes globales. « Ainsi, commente Agnès Verdier-Molinié, nous avons une vision globale de ce qui a été fait au cours de la mandature pour les habitants… »
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Neuilly-sur-Seine et Saint-Germain-en-Laye
Information (très) précieuse avant d’aller voter aux municipales. Sont ainsi évalués les dépenses de fonctionnement, les dépenses de personnel, les investissements, la dette et les impôts. Chaque critère est rapporté par habitant. Il s’agit d’un audit purement financier, sans prise en compte des étiquettes politiques des édiles. « De toute façon, souligne Agnès Verdier-Molinié, beaucoup de maires de ces catégories de villes n’en ont pas, du moins de façon visible. Et l’appartenance partisane, si elle est, compte peu. Dans les villes bien classées, il y a Sartrouville, gérée par un maire LR, Neuilly-sur-Marne, dirigée par un apparenté socialiste, et Orange, dont le maire, l’indéboulonnable Jacques Bompard, est proche du RN… Vous voyez la diversité. »
Parmi les bons élèves se distinguent Neuilly-sur-Seine, gérée par Jean-Christophe Fromantin, et Saint-Germain-en-Laye, avec à sa tête Arnaud Péricard. « Ces deux communes ne font pas partie de la même strate en nombre d’habitants, mais elles sont proches en termes de gestion, note Agnès Verdier-Molinié. L’endettement est faible, les investissements sont, certes, moyens sur la période, mais les dépenses de fonctionnement et de personnel sont plus faibles que dans les villes comparables – surtout à Saint-Germain-en-Laye. » Certains objecteront que ces communes s’en tirent mieux que d’autres car elles ont des habitants plus riches… Faux-semblant ! « On ne peut pas affirmer que ces villes sont bien gérées parce qu’elles récupèrent beaucoup de recettes d’impôts par habitant, précise la directrice de l’Ifrap. Dans les deux cas, les impôts sont très mesurés : 612 euros par habitant à Saint-Germain alors que la moyenne dans sa strate est de 1 000 euros par habita,t, 664 euros pour chaque Neuilléen alors que la moyenne de la catégorie est de 900 euros. »
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Les mauvais élèves, en particulier Aubagne, Bagnolet, Saint-Raphaël, sont souvent plombés par le niveau de leur dette. Tout comme Fréjus, ville gérée depuis 2014 par le RN David Rachline, qui non seulement bat des records d’endettement (3 645 euros par habitant) mais est handicapée par une grosse dépense de fonctionnement et des impôts élevés. « Sartrouville, la ville la mieux classée de cette strate, est, certes, administrée par un administrateur général des finances publiques, et depuis 1995, mais, quand on compare sa situation avec celle de Fréjus, on s’aperçoit que certains indicateurs divergent parfois du simple au double. » Un cas pratique à décortiquer dans des écoles de gestion publique.
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