Le comique le plus acide de sa génération était un papa poule. Alors qu'il vient de disparaître, sa fille, Victoria, lui écrit une lettre bouleversante. Extraits…
Mon père préféré, à l'heure où je t'écris, je suis allongée dans ton lit, je porte ton eau de Cologne Roger Gallet et j'ai mis un de tes pulls en cachemire, le rose poudré, à col V, qui t'allait si bien. Dehors, il fait chaud, c'est presque l'été, mais j'ai froid, si froid de toi. Aussi froid que toi quand je suis venue te voir au funérarium, hier après-midi, et que j'ai posé un baiser sur ton front. Il était glacé, ça m'a affolée car, à part ça, tu avais l'air d'être là, tellement là, j'ai même failli te demander un mouchoir pour éviter de renifler trop bruyamment à tes côtés. Tu avais toujours un mouchoir dans ta poche, prêt à être dégainé en cas de chagrin. Mais, cette fois, tu ne me l'as pas tendu. Je t'en ai voulu. Je t'en veux, papa, de ne plus être là. Et je pleure en écrivant cette phrase et tu ne me tends toujours pas de mouchoir.
Lire aussi:Guy Bedos, humoriste engagé… et flingueur de présidents
Tu es parti jeudi à 16h30. Il fallait que tu partes, tu as voulu partir, en homme révolté que tu es, tu as fait une grève de la faim pour que ça s'arrête. Que cette confusion mentale cesse, que ce brouillard dans ta tête disparaisse. Et maman, Nicolas et moi, on a compris, on a accepté, on n'a pas lutté contre ta dignité. Et digne, tu l'as été jusqu'au bout. Et élégant. Et tendre. Tellement tendre. Même à bout de forces, tu as réussi à m'envoyer un baiser. Ça a dû te demander un tel effort mais tu me l'as offert, ce baiser, un baiser de papa qui veut s'assurer que sa petite fille sait qu'il l'aime. Ça y est, je repleure. Elle est pénible à écrire cette lettre! Elle est pénible à vivre cette vie sans toi.
Retrouvez l’intégralité de cet hommage dans Paris Match n°3709, en vente partout ce jeudi
Toute reproduction interdite
Source: ParisMatch.com
Комментариев нет:
Отправить комментарий