суббота, 13 июня 2020 г.

Charnier Paris-Descartes : un rapport dénonce les «manquements éthiques» de l’université

Le rapport n’est pas tendre à l’égard de l’Université ParisDescartes. La découverte d’un charnier au Centre du don des corps (CDC) en novembre 2019 avait impliqué la célèbre institution parisienne dans un véritable scandale. Dépouilles putréfiées, locaux vétustes, soupçons de marchandisation des corps… Les révélations de L’Express en avaient choqué plus d’un. Samedi, une inspection administrative a conclu que l’Université Paris-Descartes était responsable de «graves manquements éthiques» dans sa gestion du CDC. Celui-ci est fermé depuis les révélations de novembre dernier.

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C’est la ministre de la Recherche, Frédérique Vidal, qui avait ordonné cette fermeture du «temple de l’anatomie française», et avait mandaté l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l’Inspection générale de l’éducation du sport et de la recherche (Igésr). Leur rapport a été transmis au parquet de Paris, qui a ouvert une enquête judiciaire pour «atteinte à l’intégrité d’un cadavre», a indiqué le ministère. Plusieurs dizaines de familles ont porté plainte.

Rivalités de pouvoir, et dilution des responsabilités

«De graves manquements éthiques ont perduré pendant plusieurs années dans une de nos plus prestigieuses facultés», concluent les deux inspections. Pour la mission, «la responsabilité de l’université est établie car ces faits graves ont bien eu lieu, les alertes ont été adressées aux différentes autorités de l’université et il ne leur a pas été durablement apporté de correction avant 2018″.

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Parmi les causes, le rapport pointe une dilution des responsabilités, des rivalités de pouvoir, l’absence d’instance de régulations ainsi qu’une «course au développement de l’activité avec des partenaires de formation privés et industriels prestigieux» destinée à pallier des problèmes de financement. «Au plan individuel, la mission (…) n’a identifié ni intention, ni volonté de nuire ou de porter atteinte aux cadavres, en dehors du cas particulier de certains préparateurs» qui «aurait dû être traité au niveau disciplinaire à plusieurs reprises».

Une réouverture envisagée, mais pas avant six mois

Les inspecteurs pointent là encore un «défaut d’action, imputable à la direction de l’université et du CDC». «Les articles de L’Express (…) ont permis de mettre en lumière le faible encadrement de cette activité» qui «s’exerce aujourd’hui dans un environnement juridique minimal» très ancien, reconnaissent-ils. Le rapport réclame donc la création d’un «cadre éthique national» pour le don des corps, jusqu’ici «absent de toutes les lois de bioéthique», et son inscription dans le code de santé publique.

La ministre Frédérique Vidal a, dans un communiqué, annoncé qu’elle ferait des propositions en ce sens. Les inspecteurs jugent «souhaitable» la réouverture du centre, mais pas avant six mois, le temps des travaux nécessaires pour la «sécurisation des conditions de conservation des corps dans les chambres froides», avant une rénovation complète.

Source: lepoint.fr

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