понедельник, 22 июня 2020 г.

38°C en Sibérie : un possible record qui inquiète

Un possible record de température au delà du cercle polaire arctique, samedi, vient rappeler que la Sibérie est déjà le théâtre de manifestations extrêmes du réchauffement climatique.

La nouvelle a suscité l’émoi des climatologues, notamment sur les réseaux sociaux. Selon un relevé préliminaire, 38°C ont été mesurés samedi à Verkhoïansk, en Sibérie. Si ce chiffre devait être confirmé, il représenterait le record de température si loin au nord du cercle polaire. Parmi les scientifiques diffusant l’information, Mika Rantanen de l’Institut météorologique finnois, a été retweeté par l’activiste Greta Thunberg. «Verkhoïansk, une ville russe dans l’Est de la Sibérie connue pour ses hivers exceptionnellement froids, vient de battre son record historique de chaleur avec un écrasant 38°C! Les données sont conservées depuis 1885», a écrit le chercheur sur Twitter.

Localisation de Verkhoïansk sur Google Maps

«Si cette valeur est correcte, ce serait non seulement un record absolu à la station (37,3°C, 25/07/1988) mais aussi la température la plus élevée jamais observée au nord du cercle polaire arctique !», a tweeté le prévisionniste de Météo France Etienne Kapikian.

Ce constat historique vient s’ajouter à une série de nouvelles alarmantes concernant cette vaste région russe. «L’hiver (2019-2020) a été le plus chaud en Sibérie depuis le début des relevés, il y a 130 ans, avec des températures moyennes jusqu'à 6°C au-dessus des normales saisonnières», a expliqué début juin à l’AFP Marina Makarova, météorologue en chef de Guidrometsentr, l’agence météo russe. «Le printemps est arrivé nettement plus tôt, en avril, avec des températures dépassant facilement (parfois) les 30°C», a-t-elle ajouté.

Nombreux incendies

Selon le Copernicus Climate Change Service, un organisme de l’Union européenne qui a récemment annoncé que le mois de mai 2020 a été le plus chaud jamais enregistré, la Sibérie est le théâtre de manifestations particulièrement extrêmes du réchauffement climatique. «Les températures les plus élevées par rapport à la moyenne ont été enregistrées dans des zones de la Sibérie, où elle atteignaient jusqu’à plus de 10°C de plus que la normale», écrit le C3S. «Mais ce n’est pas le seul mois de mai qui a été particulièrement doux dans cette région; tout l’hiver et le printemps ont connu des périodes répétées de températures de surface supérieures à la moyenne, en particulier à partir de janvier», précise le service.

Cette année, la Sibérie a également été ravagée par de très nombreux incendies, après un été 2019 déjà marqué par des feux catastrophiques. Selon Greenpeace Russie, de janvier à mai 2020, 13,5 millions d’hectares ont brûlé en Russie, une surface supérieure à la superficie de la Grèce. L’ONG accuse les statistiques officielles du gouvernement de ne pas refléter la réalité.

Une femme près des ruines fumantes d'une datcha à Novossibirsk, en Sibérie occidentale, le 23 avril dernier.

Une femme près des ruines fumantes d’une datcha à Novossibirsk, en Sibérie occidentale, le 23 avril dernier. © Kirill Kukhmar/TASS/Sipa USA/SIPA

Le réchauffement de la Sibérie est d’autant plus inquiétant que la multiplication des incendies risque de réduire la capacité des forêts à capter les gaz à effet de serre. Autre risque : la fonte du permafrost, qui pourrait jouer le rôle de détonateur dans le basculement du climat vers un réchauffement incontrôlé, en libérant le méthane prisonnier de ce sol qui reste d’ordinaire en permanence gelé.

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Source: ParisMatch.com

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