пятница, 6 марта 2020 г.

À Porto-Vecchio, une campagne sur fond de soupçons de « clientélisme »

Le parfum du soupçon aura empoisonné jusqu’au bout la campagne des élections municipales à Porto-Vecchio (Corse-du-Sud). Après avoir octroyé un permis de construire à une société civile immobilière (SCI) dont sa compagne, associée à l’homme d’affaires Dominique Rossi, est actionnaire à 50 % pour un programme immobilier de 3 600 m2 prévu sur la zone d’activités des Quatre-Chemins, après avoir octroyé un autre permis au même Dominique Rossi pour la construction d’un hôtel dont l’ouverture est prévue cet été, en pleine zone protégée, le maire sortant, Georges Mela, en lice pour un troisième mandat, est de nouveau étrillé par ses opposants.

En cause, cette fois, la convocation d’un ultime conseil municipal, mercredi 11 mars, soit quatre jours avant le premier tour, au cours duquel la vente d’un terrain à Sylvie Rossi, épouse de Dominique, elle-même élue au conseil, doit être entérinée. Accolée à la résidence secondaire du couple, proche du village de montagne L’Ospedale, cette parcelle nue, « constituée d’amas rocheux et de végétation » et d’une superficie d’environ 350 m2, doit être cédée pour 21 060 euros. « Une bonne affaire », ironise un agent immobilier local, qui évoque « un prix quatre fois inférieur au marché ». Dans son projet de « rapport », les services de la mairie » s’appuient sur une saisine du service du Domaine pour l’estimation de la parcelle.

Le préfet saisi d’une demande de report

Cette séance de la dernière heure suscite en tout cas une bronca dans les rangs de l’opposition. Dans un courrier au préfet de Corse dont Le Point a pu prendre connaissance, Jean-Christophe Angelini, conseiller municipal d’opposition et candidat « autonomiste » au poste de maire, demande le report de ce conseil municipal de la dernière heure, jugeant une telle réunion « particulièrement inopportune, pour ne pas dire davantage, à 72 heures du 1er tour ». « Le projet de cession d’une parcelle communale cadastrée au profit d’une élue de la majorité municipale interpelle au plus haut point, aussi bien par son montant que par le moment choisi », dénonce Jean-Christophe Angelini dans sa missive au représentant de l’État sur l’île.

Don-Mathieu Santini, autre candidat « natio », chef de file de la liste Portivechju da fà, a à son tour réagi en pointant les « pratiques clientélistes et antidémocratiques » de son adversaire, dans une interview au bazooka à la revue Le Petit Corse. « Comment peut-on procéder, avec une telle précipitation, à la cession de terrains municipaux entre amis ? » questionne-t-il. « Comment peut-on ouvrir 71 emplois saisonniers (autre point inscrit à l’ordre du jour de la séance prévue mercredi) sans s’exposer au soupçon de pratiques clientélistes ? » interpelle encore ce professeur des universités. À son tour, il demande « le report » du conseil et, dans le cas où il serait maintenu, invite les Porto-Vecchiais à se rassembler le jour dit, devant l’hôtel de ville, « pour dénoncer cette parodie de démocratie ».

« Polémiques farfelues »

Directeur de cabinet du maire, Pierre Alessandrini balaie ces accusations d’un revers de manche. « Plusieurs points sont inscrits à l’ordre du jour de ce dernier conseil, dont l’examen du rapport d’orientation budgétaire, dont nous sommes particulièrement fiers, et la création de 70 postes de saisonnier, qui doivent démarrer, pour certains, début avril », explique-t-il. La vente du terrain controversé à une élue ? « Un point mineur, une simple régularisation foncière », selon lui. « Cette parcelle pierreuse et inconstructible ne sera pas vendue quatre fois moins que le prix du marché, mais dix fois plus ! C’est une véritable calamité, on n’y planterait même pas une tente ! » rigole-t-il. « Tout cela est non seulement légal mais parfaitement moral », assure-t-il. Pour ce proche conseiller de Georges Mela, « le territoire mérite mieux que ces polémiques farfelues ». « Sans doute constituent-elles des contre-feux à la suite des révélations de la chambre régionale des comptes qui a pointé la gestion calamiteuse de M. Angelini à la tête de l’Adec (l’Agence de développement de la Corse, qu’il préside) », grince le dircab du maire.

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