пятница, 28 февраля 2020 г.

Ça, c’est Paris ! Les coulisses de la fashion week

Entre un dîner à l’Élysée, de la moquette beige et des slogans célébrant la sexualité féminine, le tout saupoudré d’un zeste de bienveillance, de hauts talons et de latex, la semaine de la mode parisienne s’est lancée dans une atmosphère paradoxale, la plupart des acteurs de ces présentations, mannequins, acheteurs et médias, arrivant de Lombardie. Pour autant, les masques n’apparaissaient ni sur les podiums ni aux premiers rangs. La mode est un monde hors du monde.

Dîner à l’Élysée

Le dîner de la mode à l’Élysée, un festival de selfies.

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Après un premier événement en 2018, Emmanuel et Brigitte Macron ont donné lundi 24 février un dîner au palais de l’Élysée « en l’honneur de la création et à l’occasion de la Semaine de la mode ». Y était conviée la crème de la mode : de Jean-Paul Gaultier à Felipe Oliveira Baptista, qui s’apprête à faire ses premiers pas chez Kenzo, de Pierpaolo Piccioli, directeur artistique de Valentino, à Thebe Magugu, Prix LVMH 2019. Sans compter Anna Wintour, rédactrice en chef de l’édition américaine de Vogue, ou Naomi Campbell. Avant un dîner orchestré par Guillaume Gomez, le chef de l’Élysée, le président a fait un discours, remarquant « ce moment particulier où Paris redevient pleinement capitale de la mode ». Une façon de confirmer la place forte qu’occupe cette fashion week parisienne dans l’industrie. Cette saison, le calendrier officiel de la Fédération de la Haute Couture de la Mode accueille 70 défilés et 26 présentations.

Ne pas fumer la moquette chez Saint Laurent

Défilé Saint Laurent pour l’automne-hiver 2020.

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Certaines marques ont leur lieu de prédilection. Ainsi, pour présenter ses collections femme, Saint Laurent installe toujours une grande boîte sur la place de Varsovie, au Trocadéro, où les convives sont invités à la nuit tombée. Et chaque saison, presse, acheteurs et influenceurs s’offrent un selfie devant la tour Eiffel éclairée. Ce mardi 25 février, à l’intérieur, c’était du dernier chic : moquette monochrome et siglée du logo YSL, tapissée du sol aux murs. La couleur ? Un beige identique à celui du bureau de M. Saint Laurent, reconstitué à la fondation du créateur, avenue Marceau, à Paris. Avant le défilé, de jeunes hommes en costume noir gardaient la moquette immaculée à l’aide d’un cordon de sécurité. Et les premiers rangs étaient installés sur des bancs en bois qui seront réutilisés dans les bureaux de Saint Laurent. Le metteur en scène du défilé, Alexandre de Betak, venait le matin même de communiquer sur une charte écoresponsable pour toutes les installations éphémères produites par son agence Bureau Betak.

Se poser les vraies questions chez Dior

Dior toujours féministe.

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Suspendue au plafond, la phrase « We are all clitoridian women » (Nous sommes toutes clitoridiennes) en LED rose interpellait les invités du défilé Dior automne-hiver 2020-2021. Il faut dire qu’on parle rarement clitoris pendant les semaines de la mode… Cette citation, mais aussi « Patriarchy kills love » (Le patriarcat tue l’amour) et « Woman’s love is unpaid labour » (L’amour d’une femme est du travail non rémunéré), que l’on pouvait lire aux quatre coins de la salle plantée dans le jardin des Tuileries, sont toutes issues du manifeste Io dico Io (« je dis je ») de l’intellectuelle italienne Carla Lonzi. La mise en scène ? Signée par le collectif artistique français Claire Fontaine, qui a aussi recouvert le sol de feuilles du journal Le Monde. Une collaboration autour de la question du féminisme, un combat qui nourrit les collections de Maria Grazia Chiuri, directrice artistique de Dior. Ce n’est pas la première fois que la maison collabore avec une artiste engagée. Pour son défilé haute couture de janvier 2020, elle avait déjà fait appel à l’Américaine Judy Chicago pour concevoir l’installation « The Female Divine » dans la cour du musée Rodin.

Se souvenir de colette

Des séries limitées en hommage à Colette.

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Après New York et Londres, c’est au tour de Paris de célébrer le souvenir du concept-store parisien colette, dont la fermeture il y a deux ans a laissé des fidèles, aujourd’hui encore, nostalgiques. À partir du 26 février, le MK2 Beaubourg projette le documentaire Colette, mon amour du réalisateur Hugues Lawson-Body, qui raconte les derniers moments de cette institution de la rue Saint-Honoré. En parallèle, un magasin de souvenirs éphémère a ouvert ce lundi 24 février dans la boutique Kitsuné, rue de Rivoli, proposant des produits en édition limitée. Certains ont fait la queue dès le samedi en fin de journée pour se procurer l’un des vingt sacs Off-White tagués en bleu (la couleur emblématique de Colette) par Virgil Abloh. Autant dire que le stock s’est envolé très rapidement.

Pas de panique, il reste les autres goodies : briquets, cartes postales, Rubik’s cube, sweats et même un cookie en collaboration avec Café Kitsuné. « Virgil Abloh, Kevin Lyons, Kitsuné… L’idée, c’était de proposer des collaborations avec des personnalités que l’on retrouve dans le documentaire, raconte Sarah Andelman, fondatrice de Colette avec sa mère Colette Rousseau. Mais on ne veut pas jouer sur la nostalgie, après un dernier arrêt à Tokyo début avril, on s’arrête. Il ne s’agit pas d’ouvrir de nouveaux pop-up stores Colette tous les quatre matins ! » Le documentaire, lui, devrait être projeté prochainement sur une plateforme de streaming.

Boutique colette, mon amour jusqu’au 4 mars, 208, rue de Rivoli, 75001 Paris. Projections de Colette, mon amour du 26 février au 1er mars au MK2 Beaubourg. Réservations : www.mk2.com/evenements/colette-mon-amour.

S’adonner à la bienveillance chez Kenzo

On parle beaucoup des rivalités dans l’industrie de la mode, moins de la sympathie qui entoure certains créateurs. C’est le cas de Felipe Oliveira Baptista, originaire des Açores. C’est à lui qu’on doit le sportswear chic qui a fait monter en gamme Lacoste, dont il a dirigé la création pendant huit ans. Ce mercredi 26 février, il faisait ses premiers pas chez Kenzo dans une bulle transparente gonflée dans le jardin de l’Institut national des jeunes sourds – que l’on retrouvera sous d’autres formes les saisons prochaines, nous apprenait le communiqué. Entre les autres créateurs présents (Véronique Nichanian, Kenzo Takada…), la gourde noire déposée sur chaque siège et le soleil qui baignait l’atmosphère de lumière, on sentait dans l’assistance une convivialité, mais aussi une bienveillance, comme lorsqu’on vient encourager un ami. Les invités, tous installés au premier rang, étaient donc dans les meilleures dispositions pour (re)découvrir la patte urbaine et moderne qui fait la signature de FOB, comme on l’appelle.

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