понедельник, 3 августа 2020 г.

«Laisser les jeunes se contaminer», la proposition «politiquement incorrecte» qui divise

«Je pense de plus en plus qu'il faut les laisser se contaminer entre eux». Le chef du service des maladies infectieuses à la Pitié Salpêtrière, Eric Caumes, a ouvert le débat ce week-end et divisé parmi ses confrères. 

Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à la Pitié Salpêtrière a jeté un pavé dans la mare. Ce week-end, dans le «Parisien», il s'est demandé s’il ne fallait pas «laisser les jeunes se contaminer entre eux», afin que ses derniers participent à l'immunité collective. Les 20-30 ans sont souvent pointés du doigt dans la lutte contre le coronavirus, beaucoup ne respectant pas les gestes barrières, participant à des regroupements, apéros ou autres fêtes multipliant les embrassades et contacts rapprochés. Les exemples et témoignages des principaux intéressés dans les médias ne manquent pas.

Interrogé sur les cas de contaminations qui augmentent chez les jeunes de 20 à 30 ans, Eric Caumes répond : «On ne va pas pouvoir leur imposer le masque partout et leur interdire de se rassembler, surtout en plein été. Ce n'est peut-être pas politiquement correct, mais je pense de plus en plus qu'il faut les laisser se contaminer entre eux». Il insiste sur une condition primordiale : «qu'ils ne voient pas leurs parents et leurs grands-parents. Sinon les jeunes seront un réservoir de contamination et on se retrouvera avec une épidémie ingérable». «Ne les stigmatisons pas, disons-leur de respecter les anciens», poursuit le médecin. «En les laissant se contaminer, ils participeront à l'immunité collective et elle sera plus importante à la rentrée, dans les écoles et les universités, même si cela aura des conséquences», enchaîne-t-il, mettant en garde sur les «formes graves» qui peuvent aussi toucher les jeunes.

La théorie de l'immunité collective, appliquée par certains pays, consiste à laisser circuler le Covid-19 au sein de la population afin qu’un pourcentage suffisant de personnes soit touché et que cela provoque la fin de l'épidémie.

«Cela fait un mois qu'on demande aux jeunes de respecter les gestes barrières, un mois qu'ils ne le font pas»

Sa proposition a fait réagir parmi ses confrères et ouvert de nombreux débats. Lundi matin sur RTL, Eric Caumes persiste et développe son propos. «Je pars du constat que les jeunes ne nous ont pas demandé notre avis. Ils se réunissent, ils font la fête, ils peuvent être plusieurs milliers à se réunir (…) A partir du moment où on fait rien pour empêcher cela, je pense qu'il faut l'accepter? Je pars plutôt d'un principe de réalité», défend-t-il.

Pour évoquer les risques liés à la population des 20-30 ans, il prend le cas du porte-avion Charles de Gaulle, touché par le coronavirus : «La moyenne d'âge est d'environ 30 ans. Il y a eu presque un millier de marins atteints, zéro mort et 2% de formes graves. Je pense que si on doit débuter l'immunité collective par une partie de la population la moins à risque, c'est par celle –là». «De toute façon, ils nous l'imposent, donc on a pas le choix (…) Ca fait un mois qu'on demande (aux jeunes de respecter les gestes barrières), un mois qu'ils ne le font pas», déplore-t-il encore. Par contre, selon lui, «on peut leur expliquer qu'il peut y avoir des formes graves» et que «le principal risque est de contaminer les personnes plus âgées, parents et grand parents». «C'est à nous parents et grand-parents de nous protéger », considère encore Eric Caumes.

«Cela ferait beaucoup de dégâts aussi chez les vieux»

Face à cette théorie, l' épidémiologiste Catherine Hill a bondi considérant qu'il s'agit là d'une «extraordinairement mauvaise idée», pointant une «ignorance complète des relations entre les gens dans la ville, dans l'espace ». «Il faudrait que l'on vive dans des mondes étanches avec étanchéité en fonction de l'âge. C'est complètement fou. Les gens jeunes vont à la boulangerie, la boulangère n'est pas forcément jeune, ils vont à la pharmacie, au supermarché, chez le médecin (…) Ils rencontrent des gens de tous les âges tout le temps, donc c'est vraiment une idée tout à fait fausse», a-t-elle expliqué sur BFMTV.

Et l’épidémiologiste d'ajouter au micro de RTL : «Une telle mesure ne permettrait pas d'atteindre l’immunité collective», «et en plus cela ferait beaucoup de dégâts aussi chez les vieux».

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Source: ParisMatch.com

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