Les hôtels, musées et monuments désertés par les touristes en Île-de-France

L'Île-de-France est orpheline des touristes étrangers qui font d'habitude la richesse de la région à cette période. Hôtels et musées annoncent des chiffres en forte baisse.

Le tourisme francilien va mal. Subissant de plein fouet les conséquences du coronavirus, le secteur doit cet été faire face à un manque de touristes qui se fait pleinement ressentir au niveau des chiffres.

Une baisse de 70%

Parmi les premiers affectés, les hôtels. Beaucoup, ont dû se résoudre à fermer leurs portes par manque de rentabilité. «Un hôtel sur deux est fermé à Paris, c’est du jamais-vu», a affirmé Didier Arino, le directeur général associé du cabinet d’étude Protourisme, ce lundi matin sur BFM Paris.

Logiquement, les chiffres des nuitées marchandes dans les établissements d’hébergement ont également chuté dans la capitale et dans la région. Protourisme a ainsi constaté une baisse de «70% par rapport à 2019 à Paris, et 50% pour toute l’Île-de-France».

Musées et monuments également concernés

Les hôtels ne sont toutefois pas les seuls à subir cette baisse de la fréquentation. Depuis la réouverture de ses portes, le Louvre a reçu seulement 200.000 visiteurs, soit quatre fois moins que pour un mois de juillet habituel.

Autre célèbre monument, le château de Versailles a quant à lui enregistré une baisse de fréquentation de plus de 50 %, et tous les commerces aux alentours en ressentent les conséquences.

«On dépend à 80 % du tourisme à Versailles, et actuellement, il n’y a personne», déplore Léo Khersis, le gérant d’un restaurant situé à proximité du château, au micro de BFM Paris. Les autres années, l’établissement faisait environ 120 couverts par jours à cette époque de l’année, contre 25 actuellement.

Une rentrée au ralenti?

Même si certains vacanciers français jugent la visite de château plus «agréable» avec moins de monde, ces chiffres inquiètent.

«Les perspectives de reprise pour le mois de septembre ne sont pas suffisantes pour donner de l’espoir aux acteurs du tourisme», indique le directeur général associé de Protourisme Didier Arino.

Le secteur enregistre actuellement des «demandes bien trop faibles» pour permettre à l’ensemble du parc hôtelier parisien de retrouver un équilibre financier, ajoute-t-il.

Une clientèle internationale absente

Si le tourisme tourne à ce point au ralenti en Île-de-France, c’est d’abord en raison de l’absence de la clientèle étrangèe, notamment celle en provenenance de Chine et des Etats-Unis.

«Il manque aussi la clientèle affaire, celle de séminaires, de congrès, qui n’était pas là au mois de juillet. Espérons qu’elle sera là en septembre, car elle est tout à fait fondamentale pour l’ensemble de la région», insiste Didier Arino.

Cerise sur le gâteau, la clientèle française, après les mois de confinement, a globalement préféré déserter les villes et partir en vacances vers des grands espaces. De quoi accentuer la crise du tourisme francilien.

Jérémy Losio Journaliste BFMTV

Source: bfmtv.com