пятница, 24 июля 2020 г.

Démission de Girard : Hidalgo saisit la justice et dénonce des « banderoles infamantes »

L’harmonie entre les écologistes et Anne Hidalgo connaît une période de turbulences. À la suite de la démission de l’adjoint à la culture de la maire de Paris, jeudi 23 juillet, le premier adjoint Emmanuel Grégoire a clairement indiqué vendredi qu’il y a « un problème » au sein de la majorité municipale. Interrogé par France Info, Emmanuel Grégoire a déclaré qu’ils allaient « demander des excuses à nos partenaires écologistes, non pas sur leur mobilisation que nous respectons, mais sur les excès, y compris dans les manifestations ».

La maire PS de Paris, Anne Hidalgo, a pour sa part annoncé vendredi saisir la justice pour « les graves injures publiques » prononcées contre la mairie pendant la manifestation pour réclamer le départ de Christophe Girard. « Des propos indignes ont été proférés, des banderoles infamantes ont été brandies. Tout cela porte atteinte à nos valeurs », dénonce l’édile dans un communiqué. La maire de Paris « prend acte du fait que les deux élues siégeant dans le groupe des Verts au Conseil de Paris », en l’occurrence Raphaëlle Rémy-Leleu et Alice Coffin, toutes deux militantes féministes et nouvelles élues, à l’origine de ce rassemblement jeudi, « se placent ainsi d’elles-mêmes en dehors de la majorité municipale ».

« Des pancartes qui étaient inadmissibles »

« Déni à la Mairie de Paris », « Girard démission », « Anne, t’es sérieuse ? » : armés de pancartes et de slogans, plusieurs dizaines de militants et d’élus ont manifesté, jeudi, sous les fenêtres de l’Hôtel de Ville, où se tenait le premier conseil de Paris de la mandature. « Il ne suffit pas d’avoir un casier judiciaire vierge pour être adjoint à la Mairie de Paris, il faut aussi des qualités éthiques et morales, le soutien à Gabriel Matzneff disqualifie Christophe Girard pour ce genre de responsabilités », avait déclaré lors de ce rassemblement l’élue écologiste Raphaëlle Rémy-Leleu.

« Il y avait 20 personnes […], mais il y avait des pancartes qui étaient inadmissibles, "bienvenue à pédoland" et "pédos en commun", un détournement de notre logo de campagne (Paris en commun), y compris des écologistes au deuxième tour des municipales le 28 juin », a dénoncé Emmanuel Grégoire. « Ça va être plus qu’une explication. Nous avons un problème, nous souhaitons clarifier les relations de travail […], il y a eu un manque de respect évident », a encore déploré le premier adjoint.

« Il faut saluer sa décision de se mettre en retrait », « une décision qui l’honore, courageuse, et qui permet certainement d’apaiser la situation », a réagi vendredi sur LCI le secrétaire national d’EELV Julien Bayou, tout en ajoutant que « peut-être eût-il été plus simple de ne pas le nommer adjoint à la culture ». « Moi, je n’aurais pas forcément organisé cette manifestation, encore moins utilisé ces slogans […] que je trouve choquants », a-t-il néanmoins précisé.

« Je suis écœurée »

Christophe Girard, adjoint à la culture à la maire de Paris Anne Hidalgo (PS), a annoncé à l’Agence France-Presse avoir décidé de quitter son poste et a remis sa démission jeudi, après des attaques d’élus écologistes à la suite de son audition en mars dans l’enquête « pour viols sur mineurs » qui vise Gabriel Matzneff. « J’ai 64 ans, une vie de famille épanouie et de nombreux engagements culturels, politiques et associatifs, et n’ai nullement envie de pourrir ma vie plus longtemps et de m’emmerder à me justifier en permanence pour quelque chose qui n’existe pas », a-t-il écrit dans un communiqué. « Dans le climat délétère général […] où l’on piétine notre droit et le Code pénal, et même si la manifestation de ce jour contre moi n’a rassemblé qu’une vingtaine de personnes, la première de mes priorités est qu’Anne Hidalgo, brillamment réélue maire de Paris, puisse exercer son mandat sereinement », écrit Christophe Girard.

Après avoir salué une « décision courageuse », Anne Hidalgo lui a apporté son soutien : « Je suis écœurée. Dans quelle démocratie vivons-nous où le droit est piétiné par la rumeur, les amalgames et les soupçons ? Tout mon soutien à mon ami Christophe Girard », cingle la maire PS de Paris dans un tweet.

« Cohérence politique »

L’élu du 18e arrondissement reste conseiller de Paris, affirme une nouvelle fois soutenir « plus que jamais la lutte contre les discriminations, le racisme, l’antisémitisme, la misogynie, l’homophobie et la misandrie ». Il précise par ailleurs maintenir sa plainte pour diffamation.

Lire aussi Quand la brigade des mineurs surveillait discrètement Matzneff

Les enquêteurs ont interrogé en mars Christophe Girard, secrétaire général de la Maison Yves Saint Laurent entre 1986 et 1987, structure qui a apporté un soutien financier à l’écrivain Gabriel Matzneff dans les années 1980, selon plusieurs récits. L’écrivain est visé par une enquête pour « viols sur mineurs » ouverte par le parquet de Paris après la publication en janvier du roman autobiographique de Vanessa Springora dans lequel elle décrit la relation sous emprise qu’elle a entretenue, lorsqu’elle était mineure, avec l’écrivain.

« Trois ans après #MeToo, après la discussion publique provoquée par la publication de l’ouvrage Le Consentement de Vanessa Springora, quelques mois après la terrible cérémonie des César, quelques jours après la nomination d’un ministre faisant l’objet d’une instruction pour viol et harcèlement sexuel, la Mairie de Paris ne peut pas, ne doit pas, prendre une position hostile aux revendications féministes. Il en va de notre cohérence politique », écrivent les élus écologistes.

Source: lepoint.fr

Комментариев нет:

Отправить комментарий