Le président des Etats-Unis a publié dimanche un message reprenant une vidéo sur laquelle on entend clairement un de ses partisans prononcer à deux reprises le slogan raciste. Il l’a ensuite supprimée.
Un tweet présidentiel vient s’ajouter à la longue litanie des clins d’œil et allusions xénophobes ou ouvertement racistes dont Donald Trump s’est fait une spécialité. Dimanche, le président des Etats-Unis a retweeté une vidéo sur laquelle un de ses partisans crie «white power!» en réponse aux interpellations de manifestants anti-Trump. «White power» est de longue date le slogan des suprémacistes blancs. L’homme qui le répète à deux reprises le fait dans les premières secondes de la vidéo de deux minutes, aussi paraît-il peu plausible que le milliardaire n’ait pas entendu cette injonction raciste s’il a regardé la vidéo.
La vidéo a été tournée dans une communauté floridienne destinée aux retraités, The Villages, située à une centaine de kilomètres au nord d’Orlando. Ce «village» de plus de 50 000 habitants est un réservoir d’électeurs conservateurs qui a contribué à la victoire de Trump dans l’Etat lors de la dernière présidentielle, rapportait en 2017 le «Tampa Bay Times». Une minorité d’opposants tente toutefois de s’y faire entendre, ce qui suscite de fortes tensions. Ed McGinty, un septuagénaire résidant dans les Villages, mène la fronde depuis plusieurs mois, décorant sa voiturette de golf -le moyen de transport privilégié au sein de la communauté- de messages anti-Trump. Il en a fait les frais : objet de menaces, selon le «Washington Post» en février, il a récemment indiqué sur Twitter avoir reçu un «bon coup de poing» de la part d’un «supporter de Trump».
Un tweet qui intervient alors qu’une nouvelle polémique menace la Maison-Blanche
Trump ne fait pas directement référence au slogan «white power» dans son propre message, qui «cite» la vidéo où l’on peut entendre le cri de ralliement raciste. «Merci aux formidables habitants des Villages. Les démocrates de la gauche radicale qui ne font rien tomberont à l’automne. Joe le corrompu est foutu. A bientôt», écrit simplement Donald Trump. L’auteur du message original, qui semble être un opposant au président, note que «des seniors des Villages manifestent les uns contre les autres aujourd’hui».
Le sénateur Tim Scott, seul républicain afro-américain au Sénat, a demandé lors d’une émission de télévision à ce que le président supprime son tweet. Donald Trump s’est exécuté dimanche après-midi. Selon une déclaration reprise par la radio publique NPR, la Maison-Blanche n’a pas présenté d’excuses : «Le président Trump est un grand fan des Villages. Il n’a pas entendu la déclaration faite sur la vidéo.»
La vidéo originelle, toujours en ligne
Seniors from The Villages in Florida protesting against each other: pic.twitter.com/Q3GRJCTjEW
— Fifty Shades of Whey (@davenewworld_2) June 27, 2020
Donald Trump a déjà par le passé montré sa complaisance vis-à-vis de propos xénophobes et racistes, en particulier s’ils proviennent de gens qui semblent le soutenir. A l’été 2017, il avait ainsi refusé de condamner spécifiquement les manifestants nazis qui avaient défilé à Charlottesville, affirmant qu’il y avait «des gens très bien» des deux côtés, chez les anti-racistes comme chez les racistes. Dans la vidéo publiée dimanche, sur la voiturette de golf de l’homme qui crie «white power», deux slogans sont visibles : «Trump 2020» et «America First».
Ce tweet intervient alors qu’un nouveau scandale menace d’ébranler la Maison-Blanche. Selon des révélations du «New York Times» confirmées par le «Washington Post», l’administration Trump n’a pas réagi après avoir appris qu’une unité de renseignement russe offrait des récompenses à des talibans afghans en échange d’attaques contre les soldats américains.
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Source: ParisMatch.com
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