Alors que les bars, cafés et restaurants rouvrent cette semaine, le secrétaire d'Etat au tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, tente de rassurer des professionnels inquiets.
Farid a tout surmonté. La bande de «Charlie Hebdo» comptait parmi ses clients, des rescapés du Bataclan se sont abrités chez lui. Puis il y a eu la crise des gilets jaunes et les grèves de l'hiver dernier. «Avec le coronavirus, en trois mois, j'ai perdu un quart de mon chiffre d'affaires, soit 350 000 euros, mais on va reprendre et y arriver», assure Farid Saïdi, le dynamique patron parisien des Petites Canailles. Cette semaine, il rouvre avec 20 couverts (contre 90 en temps normal) en terrasse uniquement et 4 salariés sur 12. Sur les 20 0000 établissements franciliens, seuls un tiers disposent d'espaces extérieurs. «On est dans une phase temporaire et transitoire, on réamorce la pompe», constate le secrétaire d'Etat au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, qui évoque à demi-mot la possibilité que les bars et les restaurants franciliens puissent être autorisés à rouvrir totalement avant le 22 juin, date prévue pour la troisième phase du déconfinement.
Pour aider le secteur, le gouvernement a annoncé la poursuite de l'activité partielle, jusqu'à la fin de l'année. Mais Lemoyne ferme la porte à la proposition de Damien Abad, président du groupe LR à l'Assemblée, de baisser la TVA sur la restauration à 5,5% pour compenser les pertes. «L’Allemagne a utilisé cet outil en passant de 19% à 7% de TVA, nous en avons choisi d'autres, comme l'exonération totale de charges de mars à juin ou le fonds de solidarité pour les petites entreprises du secteur, expose-t-il. Les professionnels reconnaissent que l'Etat a fait le job. Aux assureurs de jouer le jeu !» Pour lui, la crise et les contraintes sanitaires vont changer les comportements des Français. D'après une étude Odoxa, une personne sur deux qui avait prévu de partir à l'étranger cet été restera dans l'Hexagone. «Les gens ont besoin de réassurance. On va redécouvrir la maison de campagne du grand-père ou de la belle-mère», veut croire Lemoyne. Les professionnels du secteur vont communiquer sur les destinations 100% tricolores. «Nous sommes très réactifs, nous pouvons faire du sur-mesure, organiser des visites particulières», plaide Valérie Boned, secrétaire générale des Entreprises du voyage.
89,4 millions de visiteurs internationaux en France en 2018
Première destination mondiale avec 89,4 millions de visiteurs internationaux en 2018, la France veut rester sur le podium. Ils ne représentent qu'«un tiers des recettes touristiques et 75% d'entre eux sont européens», indique Lemoyne. Mais au sein de l'espace Schengen, les Vingt-Sept rouvrent leurs frontières en ordre dispersé. «Une convergence se dessine sur la date du 15 juin», assure-t-il pourtant. Pour sortir de l'UE, il évoque une possible reprise mi-juillet : «Il faudra distinguer les pays plus épidémiques; on travaille à une décision commune…»
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Source: ParisMatch.com
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