четверг, 25 июня 2020 г.

Tensions avant une possible annexion par Israël d’une partie de la Cisjordanie

Alors qu’Israël pourrait annexer très prochainement une partie importante de la Cisjordanie, la communauté internationale se mobilise pour dissuader le gouvernement Netanyahou.

En mai dernier, Benyamin Netanyahou avait prévenu : le moment est venu pour Israël «d’écrire un nouveau chapitre glorieux dans l’histoire du sionisme». Le Premier ministre israélien a l’intention de procéder à l’annexion d’une vaste partie de la Cisjordanie, selon les termes du plan américain pour la paix, qui prévoit l’«incorporation» des colonies israéliennes, considérées comme illégales par la communauté internationale, et de la vallée du Jourdain. Ce plan de l’administration Trump, rejeté par les Palestiniens, indiquait fin janvier qu’Israël «n’aurait pas à retirer d’implantation, et incorporera la grande majorité des implantations dans le territoire d’Israël. Les enclaves israéliennes à l’intérieur du territoire palestinien feront partie de l’Etat d’Israël et y seront connectées avec un système de transport efficace». Le 1er juillet, les éléments concrets de cette politique devraient être annoncés. Mais les ambitions du gouvernement israélien suscitent déjà une vive polémique et l’hostilité d’une bonne partie de la communauté internationale.

La zone qui pourrait être annexée par Israël est déjà sous son contrôle de fait mais, selon un accord qui a suivi en 1995 les accords d’Oslo, elle avait vocation a être transférée à un futur Etat palestinien. Le plan américain prévoit au contraire un partage à 50/50 de cette zone, qui représente en tout environ 60% de la superficie de la Cisjordanie. Israël y a fortement développé sa politique de colonisation ces dernières années : selon des données publiées par l’ONG La Paix maintenant, une organisation israélienne classée à gauche qui défend une solution à deux Etats, la Cisjordanie comptait près de 430 000 colons en 2018, contre seulement 178 000 en 1998.

Ce qu’en disent les Palestiniens : «un crime». «L’annexion n’est pas seulement illégale. C’est un crime», a dit mercredi Riad Al-Malki, le ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne. «Israël semble déterminé à ignorer ce gros feu rouge que la communauté internationale a érigé pour sauver des vies», a insisté le patron de la diplomatie palestinienne. «Un tel régime ne peut prévaloir» et ses actions «conduiront uniquement à de l’instabilité et de l’insécurité comme cela s’est déjà produit souvent», a-t-il aussi déclaré. Le Hamas, pour sa part, a qualifié l’éventuelle annexion de «déclaration de guerre».

La communauté internationale opposée. Mercredi, les Nations unies et la Ligue arabe ont condamné à l’unisson les ambitions israéliennes. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a demandé à Israël «d’abandonner ses plans». L’annexion «détruirait toute idée de paix à l’avenir», a quant à lui déclaré le secrétaire général de la Ligue, Ahmed Aboul Gheit. «Annexer des parties du territoire palestinien occupé constituerait, si cela est concrétisé, une menace sérieuse à la stabilité régionale», a-t-il dit lors d’un appel en visioconférence du Conseil de sécurité.

«Des décisions qui reviennent aux Israéliens»

La position des Etats-Unis : feu vert. «Les décisions des Israéliens sur une extension de leur souveraineté sur ces territoires sont des décisions qui reviennent aux Israéliens», a déclaré mercredi Mike Pompeo, le chef de la diplomatie, lors d’une conférence de presse à Washington. Pour l’administration Trump, c’est sur les Palestiniens que repose la faute, car ils ont refusé de participer à des négociations sur la base du plan, issu des travaux du gendre du président Trump, Jared Kushner. Ce plan, conçu sans les Palestiniens, prévoit également que Jérusalem ne pourra pas être la capitale d’un futur Etat palestinien, après que dès 2017, Donald Trump a reconnu la ville sainte comme capitale d’Israël.

Entretien :Benyamin Netanyahou répond à Match

L’avertissement de la France. «Dans l’hypothèse où nos efforts (pour dissuader Israël, ndlr) n’aboutiraient pas, nous nous préparons à réagir. Une décision d’une telle gravité ne peut rester sans réponse», a déclaré mercredi soir Jean-Yves Le Drian lors d’un débat au Sénat sur la perspective d’annexion. «Si les Israéliens décidaient d’aller de l’avant dans le processus d’annexion, nous serions contraints d’y opposer des mesures affectant les relation de l’Union européenne et de ses Etats membres avec Israël», a averti le ministre français des Affaires étrangères.

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Source: ParisMatch.com

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