пятница, 12 июня 2020 г.

Notre-Dame de Paris : comment les cordistes démontent l’échafaudage

C’est un travail minutieux et décisif qui a commencé lundi 8 juin à Notre-Dame de Paris. Un peu plus d’un an après l’incendie, le démontage de l’échafaudage abîmé par les flammes, véritable épée de Damoclès de 200 tonnes suspendue au-dessus de la cathédrale, a enfin débuté. Une partie de Mikado géante qui devait commencer en mars, mais a dû être repoussée en raison du confinement.

« C’est une première mondiale : un échafaudage de cette taille-là qui brûle et qui fond, ça n’est jamais arrivé », souligne Xavier Rodriguez, directeur général de Jarnias, l’entreprise chargée de découper ce mastodonte d’acier. Confortement des pignons, installation de filets de protection, gestion des eaux pluviales – « de véritables ennemies pour la cathédrale » – ou encore pose des bâches de remplacement des vitraux : depuis l’incendie, son entreprise est intervenue à maintes reprises pour sécuriser Notre-Dame. Mais le démontage de l’échafaudage est à lui seul « un chantier dans le chantier ».

Lire aussi Chantier Notre-Dame : ce qui cloche en coulisse

Découpage pièce par pièce

Europe Échafaudage, la société qui était en train de monter l’échafaudage autour de la flèche pour sa restauration au moment de l’incendie, se charge de démonter les parties qui peuvent l’être. Mais, si leur ouvrage est resté debout, une bonne partie des 40 000 tubes d’acier a fondu sous l’effet des flammes, rendant impossible un démontage classique.

Depuis l’incendie, ils ont regardé toutes les options possibles pour retirer la structure. « La priorité numéro un, rappelle Xavier Rodriguez, c’est de pouvoir le faire en assurant la sécurité des hommes, mais aussi d’éviter de causer plus de dégâts sur la cathédrale. » Une phase de préparation qui aura duré près d’un an et nécessité une observation minutieuse de l’échafaudage.

Pour que les cordistes puissent accéder au coeur de l’ancien échafaudage, deux nouveaux ont été installés de part et d’autres pour supporter deux poutres de 32 mètres de long auxquelles ils seront accrochés. © Pascal Tournaire — JARNIAS

La méthode retenue consiste à envoyer des cordistes au cœur de l’ouvrage pour le découper à la scie sabre. Deux nouveaux échafaudages ont été montés de part et d’autre de l’ancien pour soutenir deux poutres de 32 mètres en aluminium par lesquelles les cordistes peuvent descendre. Deux équipes de cinq personnes se relaient chaque jour, supervisées par un échafaudeur perché sur une nacelle à 75 mètres du sol.

Lire aussi Comment les archéologues aident à la reconstruction de Notre-Dame

« À chaque prise de poste, il y a un briefing où on analyse l’échafaudage et ce qu’on a découpé pour voir ce que l’on peut découper », explique Xavier Rodriguez. Les cordistes attachent les pièces à découper, les découpent, puis les déposent dans une boîte suspendue à la grue de 80 mètres – la plus haute d’Europe – installée cet hiver. « Quand elle est pleine, ils se mettent en sécurité et elle est évacuée. » Il faut aussi sortir les morceaux de flèche calcinés restés coincés entre les tubes d’acier. « Jeudi, par exemple, ils ont sorti un énorme morceau de la flèche ! »

Éviter un effondrement

La crainte principale reste un effondrement de l’échafaudage, qui a déjà été entouré de trois ceinturages de renfort pour éviter un tel drame. Des capteurs ont été installés « et quelqu’un est en permanence sur un écran pour suivre les mouvements de l’échafaudage ». Dès qu’une alarme sonne, « on arrête tout et on regarde ce qui l’a déclenchée ».

Suspendus à des poutres qui surplombent l’échafaudage, les cordistes découpent minutieusement les tubes en acier fondus pour les évacuer. © Pascal Tournaire — JARNIAS

« L’objectif, rappelle Xavier Rodriguez, c’est d’avoir fini à la fin de l’été ou au début de l’automne. » Mais le rythme du démontage est fortement dépendant de la météo : du vent ou des orages et tout le chantier doit s’arrêter. « Pour cette première semaine, le temps n’est pas avec nous, alors que, pendant le confinement, quand on devait faire ces travaux, il faisait un temps parfait… »

Le chantier a beau être hors norme, « le travail pour nos cordistes reste le même », souligne le directeur général de Jarnias. « Mais les enjeux et les responsabilités sont importants : ce n’est pas tous les jours qu’on travaille sur le patrimoine mondial de l’humanité ! »

Source: lepoint.fr

Комментариев нет:

Отправить комментарий