четверг, 11 июня 2020 г.

Les États-Unis lancent une offensive contre la Cour pénale internationale

Furieux de voir la Cour pénale internationale envisager de poursuivre des militaires américains pour leur implication dans le conflit en Afghanistan, Donald Trump lance une offensive contre la juridiction.

Une nouvelle offensive contre une institution internationale. Jeudi, Donald Trump a annoncé avoir pris des sanctions économiques pour dissuader la Cour pénale internationale de poursuivre des militaires américains pour leur implication dans le conflit en Afghanistan. «Le président a autorisé des sanctions économiques contre des responsables de la Cour pénale internationale qui prendraient part directement à tout effort pour enquêter sur des militaires américains, ou pour les inculper, sans le consentement des Etats-Unis», annonce un communiqué de la Maison-Blanche. «Les actes de la Cour pénale internationale constituent une attaque contre les droits du peuple américain et menacent d’empiéter sur notre souveraineté nationale», a poursuivi la présidence américaine, dénonçant en outre «la corruption» aux «plus hauts niveaux» du tribunal international, notamment au sein des services du procureur. Cette publication a été suivie d’une déclaration du secrétaire d’État Mike Pompeo : «Nous ne pouvons pas rester les bras croisés pendant que nos gars sont menacés par un tribunal bidon, et nous ne le ferons pas», a-t-il martelé.

La décision américaine vient en réaction à la décision prise en appel, en mars dernier, par la Cour pénale internationale, d’autoriser l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, espère mener une enquête sur des exactions qui auraient été commises par des soldats américains dans le pays où les Etats-Unis mènent depuis 2001 la plus longue guerre de leur histoire, mais aussi sur des soupçons de torture formulées à l’encontre de la CIA. Les États-Unis, qui ne sont pas membres de la CPI, s’étaient déjà opposés à l’ouverture d’une telle enquête et avaient révoqué le visa de la magistrate gambienne l’an dernier.

HRW dénonce une «tentative flagrante d’obstruction»

L’annonce de la Maison-Blanche a été qualifiée de «sujet de très grande préoccupations» par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui a réitéré le «soutien» de l’Union européenne à la CPI, basée à La Haye, aux Pays-Bas. «Cette attaque contre la CPI vise à nier toute justice pour les victimes de certains crimes graves en Afghanistan, en Israël ou en Palestine. Les pays qui soutiennent la justice internationale devraient s’opposer publiquement à cette tentative flagrante d’obstruction», a pour sa part déclaré Andrea Prasow, de l’organisation Human Rights Watch.

Mais les sanctions américaines ont été saluées par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, un proche allié de Donald Trump. «Cette cour est politisée. Son obsession est de mener une chasse aux sorcières contre Israël et les Etats-Unis ainsi que d’autres démocraties qui respectent les droits humains. Mais elle ferme les yeux sur les pires fossoyeurs des droits humains du monde parmi lesquels le régime terroriste en Iran», a-t-il déclaré jeudi, ajoutant que, selon lui, «la CPI affirme que les juifs vivant sur leur patrie historique constituent un crime de guerre». Comme les États-Unis, Israël n’est pas membre de la CPI, juridiction rejointe en 2015 par les Palestiniens : en décembre dernier, la procureure Fatou Bensouda avait annoncé qu’elle voulait ouvrir une enquête complète sur d’éventuels «crimes de guerre» dans les territoires palestiniens, sans toutefois désigner leurs auteurs, mais suscitant la colère d’Israël.

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Source: ParisMatch.com

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