воскресенье, 28 июня 2020 г.

500 personnes marchent pour Aman, 16 ans, victime innocente de violences entre cités

Quelque 500 personnes ont marché dimanche à Epinay-sur-Seine  pour rendre hommage à Aman, adolescent sans histoire de 16 ans, tué par balles sur fond de rivalités entre cités.

«Aman = paix»: camarades de classe, copains de foot, profs et parents, quelque 500 personnes ont marché dimanche à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) pour rendre hommage à cet adolescent sans histoire de 16 ans, tué par balles sur fond de rivalités entre cités.

«Il était gentil, drôle, un peu chambreur», se souvient Katleen, 16 ans, dans la même classe qu’Aman au lycée professionnel Louise-Michel. Sa mort, c’est «inadmissible», ajoute Prescillia, 15 ans. En tête de cortège, les deux amies tiennent une grande banderole «plus jamais ça».

Les manifestants, vêtus d’un tee-shirt blanc siglé «Aman = paix», ont marché en silence de la mairie, à deux pas de l’immeuble HLM où habitait l’adolescent avec sa famille d’origine comorienne, jusqu’au quartier d’Orgemont.

«Au mauvais endroit au mauvais moment»

C’est dans cette cité, l’une des plus grandes du 93, qu’il a été tué par des tirs de fusil à canon scié dans la nuit du 5 au 6 juin, sur fond de rivalités avec le quartier voisin des Raguenets à Saint-Gratien (Val-d’Oise). Le garçon, inconnu des services de police, n’était pas ciblé et n’avait rien à voir avec ces conflits. Il était juste là «au mauvais endroit au mauvais moment», selon les enquêteurs. Deux hommes de 18 et 19 ans ont été mis en examen et écroués pour «homicide en bande organisée».

La mort d’Aman est d’autant plus frappante qu’il essayait «à son petit niveau» d’apaiser ces rivalités interquartiers, ont raconté ses proches à l’AFP. «Au moins aujourd’hui, le message de paix qu’il voulait porter est véhiculé par tous», glisse Naïma, la cousine d’Aman, les larmes aux yeux.

Après son décès, «des centaines de personnes sont passées à la maison, des petits, des anciens, des moyens, des mamans», a lancé son grand frère, dans un émouvant discours lu à la fin de la marche. «Des amis de la Source, des Presles, de Super M, d’Orgemont», a-t-il ajouté en listant les noms de toutes les cités de la ville, devant les jeunes ados en larmes. «Tout ça pour vous faire comprendre qu’Epinay c’est bien plus qu’une ville, c’est une famille. Aman=Paix et Epinay=famille», a-t-il encore dit.

«Avant c’était juste avec les poings, maintenant il y a des armes»

La mère d’Aman, soutenue par sa famille, est ensuite allée déposer une gerbe de fleurs blanches sur le trottoir où il est mort.

«Ceux qui veulent que ça s’arrête sont là aujourd’hui, mais il y a tous les autres», soupire de son côté Amine, 18 ans, ami d’Aman. Scolarisé dans un lycée du centre-ville, mais habitant Orgemont, il essaie lui aussi «d’esquiver les embrouilles». «Il m’arrive d’attendre 1 ou 2 heures dans le lycée avant de sortir, quand je vois qu’il y a des gens du centre-ville. Je sais qu’ils pourraient me taper ou essayer de me voler mes affaires».

Ces rivalités, aux origines obscures, «existaient avant qu’on soit nés», ajoute Boby, 18 ans. «Mais avant c’était juste avec les poings, maintenant il y a des armes».

Parmi les manifestants, des parents, comme Eric, 53 ans, dont le fils est aussi au lycée Louise Michel. «Il y a 20 ans, il y avait déjà eu un drame similaire. Un enfant qui jouait dans un bac à sable avait reçu une balle perdue. Il est resté paralysé à vie», raconte-t-il à l’AFP. «Aujourd’hui, je suis là pour dire qu’il faut que ça cesse».

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Source: ParisMatch.com

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