пятница, 6 марта 2020 г.

Le CFCM lance une association « transparente » pour financer le culte musulman

Après la visite d’Emmanuel Macron à Mulhouse le 18 février dernier, les premières actions en réponse au plan de lutte contre le « séparatisme islamiste », voulu par le président de la République, interviennent. Le CFCM et une association réformatrice ont annoncé vendredi la création d’une association « transparente » de financement du culte musulman. Lors de sa visite, le président français avait demandé l’arrêt progressif de la présence régulière sur le sol français des 300 imams étrangers – turcs, algériens et marocains – salariés par leur pays d’origine. Le président français réclame aussi un contrôle renforcé des financements étrangers des lieux de culte.

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Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman, et Hakim El Karoui, président de l’Association musulmane pour l’islam de France (Amif), veulent « donner aux musulmans de France une organisation nationale capable de répondre aux questions qu’ils se posent et que se pose l’ensemble de la société », ont-ils annoncé dans une tribune publiée sur le site du Monde. Le CFCM est, depuis 2003, l’interlocuteur privilégié de l’État sur le culte musulman et l’Amif est une initiative privée créée il y a un an avec pour projet celui de mieux réguler les secteurs économiques du pèlerinage et du halal. Après avoir travaillé en concurrence sur ces questions, ils ont finalement décidé d’« unir leurs forces ».

Réguler et « offrir une meilleure organisation des différents marchés »

Le CFCM et l’Amif veulent d’abord peser sur l’organisation, au quotidien, des activités économiques liées au culte musulman, régulièrement décriée pour son manque de transparence. C’est le cas, par exemple, de la chaîne actuelle d’organisation du voyage des quelque 23 000 à 25 000 pèlerins français allant chaque année à La Mecque ou encore du marché du halal. D’où la création de cette « association unifiée de financement du culte musulman transparente et professionnelle ». Son objectif est de réguler et « d’offrir une meilleure organisation des différents marchés ». « On commence par le pèlerinage. Le halal viendra dans un deuxième temps », a affirmé Hakim El Karoui.

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La régulation économique se fera par des acteurs « indépendants », « dénués de conflit d’intérêts », et « l’argent récolté sera remis au service de la communauté, au niveau national », explique-t-il. Alors qu’aujourd’hui « les conflits d’intérêts sont partout » et « l’argent est privatisé et part localement », souligne-t-il. « On pose les bases d’un financement franco-français » du culte, se félicite-t-il, parlant d’une « première ». « S’il n’y a pas de financement français, alors on aura des ingérences étrangères ».

Le CFCM et l’Amif demandent aussi à l’État d’agir

Cette nouvelle structure devra aussi « collecter des dons et des legs ». Grâce à son système de gouvernance, notamment sur l’utilisation des fonds, elle pourra financer des projets de formation pour les imams. En ligne de mire : l’islam politique et la radicalisation. « C’est par un travail culturel et théologique ambitieux, efficace (…) que nous pourrons contrer les discours de haine, de séparation (…). Ce travail théologique de fond doit nourrir la nécessaire formation en France d’imams français », affirme la tribune, alors que la France manque de ministres du culte formés.

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Cette structure n’a pas vocation, en revanche, « à permettre de construire des mosquées », précisent Mohammed Moussaoui et Hakim El Karoui, une responsabilité laissée aux communautés locales. Dans ce texte, le CFCM et l’Amif demandent aussi à l’État d’agir. D’abord en faisant « interdire les financements provenant de personnes ou d’États qui s’inscrivent en dehors des accords traditionnels et historiques avec les pays dont le lien sociologique avec la France est avéré et ancien ». Sont visés, sans être cités, les pays du Golfe.

« La République doit défendre les citoyens français de confession musulmane quand leur liberté de conscience n’est pas respectée », réclament aussi les auteurs du texte, fustigeant également « la montée de la haine antimusulmane » et « l’ultradroite qui menace ». Enfin, autoriser les lieux de culte à exploiter des biens immobiliers, leur permettant ainsi d’avoir une source de financement supplémentaire. Une proposition à l’étude au gouvernement, selon un responsable de culte.

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