четверг, 27 февраля 2020 г.

Macron en Italie pour un sommet sur fond de coronavirus

L’épidémie de coronavirus a pris de l’ampleur en Italie ces derniers jours. Mais, malgré cette menace, Emmanuel Macron et plusieurs de ses ministres se rendent dans la Botte ce jeudi pour un sommet franco-italien. L’occasion de relancer activement la coopération entre les deux pays après plusieurs années de relations compliquées. Les autorités italiennes ont maintenu cette réunion, prévue de longue date, en dépit de la propagation de l’épidémie de pneumonie virale partie de Chine en décembre, qui polarise l’attention des autorités à Rome comme à Paris. L’Italie, où le nombre de contaminations a fait boule de neige depuis vendredi, est devenue le pays d’Europe le plus affecté avec plus de 400 cas et 12 décès, selon le dernier bilan des autorités. Moins touchée, la France a recensé 17 cas et deux décès, dont un premier mort français, annoncé mercredi et qui n’avait pas du tout voyagé dans les zones à risque. Pour Paris, « il est important d’être présent » aux côtés des Italiens et de « coopérer » dans ce « contexte difficile ».

Aucun sommet franco-italien n’a été organisé depuis celui de Lyon fin 2017, une absence qui témoigne de la période de tensions traversée par les relations entre les deux « sœurs latines » de l’Europe. En effet, pendant plus d’un an, Paris et Rome se sont livré à une guerre des mots, qui a culminé avec le rappel temporaire de l’ambassadeur français en Italie, la plus grave crise diplomatique transalpine depuis 1945. L’ex-ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini, patron du parti souverainiste de la Ligue, avait pris pour cible privilégiée Emmanuel Macron, dont il avait fustigé l’« arrogance » et l’« hypocrisie » en matière d’immigration. De son côté, Emmanuel Macron avait fait de Matteo Salvini son « opposant principal » en Europe et fustigé la « lèpre nationaliste ».

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Des relations apaisées

Les relations se sont progressivement apaisées depuis l’avènement, en septembre 2018 d’un nouveau gouvernement Conte de coalition entre le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et le Parti démocrate (centre gauche), Matteo Salvini retournant dans l’opposition. « Nous pouvons bien travailler avec ce gouvernement », estime-t-on à l’Élysée, car « nous partageons de nombreuses convergences », notamment sur la politique européenne. Ainsi, Paris et Rome sont désormais « sur la même ligne » concernant l’accueil des migrants en Méditerranée, un dossier sur lequel les deux capitales s’étaient frontalement opposées.

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Cette « nouvelle impulsion » des relations sera au menu des discussions entre Emmanuel Macron et Giuseppe Conte, respectivement accompagnés de 11 et 12 ministres couvrant tous les domaines, de l’économie à la défense en passant par la culture. Sur les principaux dossiers économiques, ils signeront un accord pour soutenir la coentreprise Naviris, récemment créée par l’italien Fincantieri et le français Naval Group. Sera également discutée la ligne ferroviaire Lyon-Turin, qu’ils espèrent faire financer à hauteur de 50 % par des fonds européens, ou la future méga-alliance entre les constructeurs automobiles PSA et Fiat Chrysler.

Libye et coopération

Autre sujet de friction il y a peu, le dossier libyen fait désormais l’objet d’un « alignement », selon l’Élysée, entre Paris et Rome, qui travaillent à la relance de la mission navale Sophia, désormais centrée sur le contrôle de l’embargo sur les armes à destination de la Libye. Emmanuel Macron et Giuseppe Conte devraient affirmer leur volonté de signer dans les prochains mois le traité du Quirinal (nom du siège de la présidence italienne), annoncé en 2017 pour donner « un cadre plus stable et ambitieux » à la coopération franco-italienne, sur le modèle du traité franco-allemand.

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À son arrivée, Emmanuel Macron visitera deux lieux culturels de Naples, une « ville très particulière, qui (lui) est chère », selon ses propos tenus à la Rai Uno en mars 2019. Après avoir visité la chapelle Sansevero, il se rendra avec le maire Luigi de Magistris au théâtre San Ferdinando, associé à la mémoire du dramaturge Eduardo de Filippo, auteur de la pièce L’Art de la comédie. Dans un entretien accordé à Elle en 2017, Brigitte Macron avait raconté que c’est « en travaillant » sur cette pièce que la relation amoureuse s’était nouée entre elle, alors professeur de théâtre à Amiens, et le lycéen qu’était Emmanuel Macron. Le sommet se terminera par un dîner de gala en compagnie du président Sergio Mattarella.

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