суббота, 5 сентября 2020 г.

Tour de France : le Français Peters l’emporte dans les Pyrénées, Pinot s’effondre

C’est une victoire tricolore qui n’occultera pas la terrible déception française de cette journée. Nans Peters a été géant pour remporter sa première étape du Tour de France. Parti dans l’échappée matinale, le Grenoblois a accéléré dès le port de Balès, et s’est lancé dans une longue chevauchée, résistant au retour d’Ilnur Zakarin, dont il a senti le souffle dans le col de Peyresourde. Une victoire française qui aura du mal à occulter l’incroyable déception du jour.

Cette image, terrible, rappelle la montée d’Aussois l’année dernière. Thibaut Pinot (Groupama-FDJ), l’un des favoris du Tour de France, est à la dérive, encadré de ses équipiers. Perclus de douleurs au dos, qui le font souffrir depuis sa chute sur la première étape, le Franc-comtois a été incapable de suivre le rythme. La France pleure son meilleur espoir de victoire, qui n’aura pu défendre ses chances au général. Lâché dans le port de Balès, le franc-comtois semblait souffrir du dos, incapable de monter à un rythme soutenu.

Résigné, sans colère, Pinot a appris à gérer ces défaillances, qui ont trop souvent pourri sa carrière. Ces derniers jours, il s’était montré rassurant, solide hier dans les bordures. Les soins dont il bénéficiait semblaient porter leurs fruits. Mais les cols pyrénéens, ardus, et premières heures de vérité de ce Tour de France, lui ont révélé ses réelles sensations. Et elles n’étaient pas bonnes. Pinot, qui a fini l’étape au courage, va aborder ce Tour différemment. La déception est immense, il faudra d’abord la consoler. Lui pour qui c’est souvent tout ou rien, et qui a toujours eu du mal à briller sur un grand tour après avoir été éliminé au classement général. Sauf en 2015, où il s’était imposé au sommet de l’Alpe d’Huez. Sans doute lui faudra-t-il encore récupérer, avant d’entrevoir des jours meilleurs dans les Alpes.

 Échappée fleuve

À quoi reconnaît-on la première étape de montagne du Tour de France ? À son échappée nombreuse. Treize coureurs, visiblement peu sensibles aux superstitions, sont parvenus à sortir. Cette échappée s’est formée par étape, au prix d’une petite bagarre disputée dans les premiers kilomètres. Au sprint intermédiaire, à un peu moins de 100 kilomètres de l’arrivée, le peloton concédait 11 minutes à l’échappée, et augurait la présence du futur vainqueur à l’avant.

Parmi les 13, pas de très gros poisson comme on pouvait s’y attendre, après les bordures de la veille, où certains ont perdu gros. Ilnur Zakarin (CCC), vainqueur d’étape en 2016, meilleur grimpeur du groupe sur le papier, était le coureur le mieux classé au général (tout de même à 16 minutes). Il était accompagné de Benoît Cosnefroy (AG2R La Mondiale), paré de blanc et de pois rouges depuis la deuxième étape. Sa présence dans cette échappée prouvait qu’il était bien décidé à défendre son bien, et chasser les 40 points disponibles sur cette étape. 

Son équipier Nans Peters, bon grimpeur également, était là pour l’y aider. Fabien Grellier (TotalDirect Énergie), porteur du maillot distinctif à l’issue de la première étape, était aussi parmi les fuyards, avec son équipier Jérôme Cousin. Il fallait également se méfier de Ben Hermans (Israël Start Up Nation), de Tom Skujins (Trek-Segafredo) et Carlos Verona (Movistar), tous à l'aise lorsque la route grimpe. Soren Kragh Andersen (Sunweb), redoutable baroudeur, Quentin Pacher et Kévin Reza (B & B-Vital Concept), Michael Morkov (Deceuninck-Quick Step), et Neilson Powless (EF), déjà à l’avant lors de la sixième étape, complétaient le groupe.

Le port de Balès écume les fuyards

Au sommet du col de Menté, Benoît Cosnefroy assurait l’essentiel en prenant les 10 points, devant Quentin Pacher (8 pts) et Jérôme Cousin (6 pts). Giacomo Nizollo, récent champion d’Europe, jetait l’éponge et quittait le Tour. Le peloton, sans forcer, a un peu réduit l’écart dans l’ascension. À son passage au sommet, les fuyards étaient déjà redescendus, douze minutes devant. Romain Bardet, lui, s’est fait une belle frayeur dans l’ascension, au sol et touché au coude, avant de rentrer dans le peloton après un gros effort. Déjà les premières pentes du port de Balès bravaient les coureurs. 

Dans le groupe de 13, Jérôme Cousin trahissait ses compagnons entre les deux cols. Préfère-t-il la solitude, lui qui s’était échappé seul sur les routes napoléoniennes entre Nice et Sisteron ? En tout cas, sa tentative fût avortée dès les premières pentes du port de Balès. L’échappée chavirait, avant de se disloquer. Certains dépérissaient, tandis que d’autres voguaient vers le sommet. Peters emmenait dans son sillage Zakarin et Pacher. Derrière, le train jaune de la Jumbo-Visma remorquait le peloton.

Les favoris s’expliquent

Dans Balès, Peters s’envolait. Mais les caméras s’attardaient sur l’autre événement de la journée, sans doute le plus important. Thibaut Pinot, encadré par ses équipiers, faisait naufrage. Incapable de tenir le rythme du peloton, le Franc-comtois disait adieu à ses ambitions générales, affichant petit à petit jusqu’à 10 minutes de retard sur le groupe maillot jaune, toujours mené par les Jumbo. 

Puis vint le col de Peyresourde, et la course s’enflammait. Peters confirmait son avance sur Zakarin et s’envolait vers la victoire. Du côté des favoris, Alaphilippe lâchait prise. Puis Tadej Pogacar, qui a perdu plus d’une minute dans les bordures hier, accélérait. C’est son compatriote et grand favori, Primoz Roglic, qui est allé le chercher. Seul Nairo Quintana est parvenu à suivre les deux Slovènes. Après avoir sérieusement plafonné, le vainqueur de l’an dernier, Egan Bernal, revenait avec son groupe d’une dizaine de coureurs. Pas au goût de Pogacar, intenable, qui repartait. Le maillot jaune Adam Yates tenait bon. Bernal retrouvait Carapaz pour rouler. Roglic, lui, était seul.

Derrière Pogacar, Mikel Landa et Richie Porte, pris dans la même cassure que le Slovène hier, faisaient la poursuite quelques mètres devant le groupe maillot jaune. Puis Guillaume Martin, plein de fougue, a secoué le groupe de favoris. Bernal et Yates ont vacillé, avant de rentrer. Au sommet, Pogacar avait une minute d’avance sur les favoris. Quintana et Roglic, à l’attaque, ont pu revenir sur Landa et Porte. Derrière, les autres favoris ont tout fait pour revenir, dans cette descente peu technique.

L’étape de demain

Cette année, le Tour passe dans les Pyrénées comme on s’arrête chez un lointain cousin : pour faire salut, par politesse, sans trop s’y attarder. Tout juste le temps de se rappeler les souvenirs qui ont fait cette relation, sans en créer de nouveaux. Demain, deuxième et dernière étape du massif, entre Pau et Laruns. Pas d’arrivée au sommet à l’issue de ces 153 kilomètres. Les coureurs passeront par Oloron-Sainte-Marie, la ville du Transpyrénéen, en direction de l’un des inédits de cette édition : le col de la Hourcère (11 km à 8,8 %). Situé à 84 kilomètres de l’arrivée, il ne devrait guère être honoré par la course. 

Le col de Marie-Blanque (7,7km à 8,6 %), dont le sommet est situé à 18 kilomètres de l’arrivée, sera plus propice aux éventuelles tentatives, même s’il y a peu de chances qu’elles proviennent des grands favoris. Une étape courte qui pourrait être de nouveau propice aux échappées, parmi lesquels un des costauds perdants du jour pourrait se glisser. 

Tour de France, Étape 9, Pyrénées © ASO - Tour de FranceTour de France, Étape 9, Pyrénées © ASO - Tour de France
La neuvième étape mènera les coureurs de Pau à Laruns. Deuxième et dernière étape pyrénéenne, moins ardue sur le papier que celle d’aujourd’hui. Encore une belle occasion pour les coureurs costauds qui ne jouent pas le classement général.
© ASO — Tour de France

Source: lepoint.fr

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