воскресенье, 13 сентября 2020 г.

«J’avais peur qu’ils me détestent»: contaminés au coronavirus, ils développent de la culpabilité

Contaminés au coronavirus, beaucoup ressentent de la culpabilité à cause des conséquences que cela pourrait avoir pour leurs proches.

Dans les files d’attente pour se faire tester au coronavirus, les patients attendent la boule au ventre. Outre la peur d’avoir contracté la maladie, ils sont nombreux à craindre la réaction de leurs proches.

Lorsqu’il a appris qu’il était positif au Covid-19, Nicolas a immédiatement été submergé par un sentiment d’angoisse et de culpabilité face aux conséquences que cela va avoir pour ses proches. Il craint de les avoir contaminés, mais regrette aussi de chambouler leur vie pendant quelques jours.

La procédure est maintenant bien rôdée. Lorsque l’on a côtoyé une personne atteinte du coronavirus, on devient «cas contact». Il faut alors immédiatement s’isoler, et effectuer un test de dépistage une semaine après son dernier contact avec la personne malade. Pour beaucoup, cela rime donc avec le retour au télétravail voire l’arrêt de travail et l’annulation de rendez-vous.

«J’avais peur qu’ils me détestent»

«C’était très embarrassant de devoir envoyer des mails et contacter tout le monde pour expliquer et m’excuser», explique-t-il, interrogé sur notre antenne. «J»étais très gêné, je leur disais que j’étais vraiment confus… J’avais peur qu’ils me détestent.»

Ce sentiment de culpabilité est partagé par Louise, qui découvre qu’elle est malade quelques jours seulement après avoir été hébergée chez une amie. «Elle m’a rendu service et voilà le cadeau que je lui ai laissé», déplore-t-elle, amère.

Marine, elle, panique avant tout à l’idée de contaminer sa grand-mère. «Je vis avec elle. Si elle est contaminée, ce sera de ma faute. Elle ne sort pas pour se protéger. Moi je sors pour aller travailler, pour aller à la fac… S’il se passe quelque chose, je devrais vivre toute ma vie avec.»

Le sentiment de «ne pas avoir fait assez»

Selon Lauri Pasch, psychiatre à l’université de Californie interrogée par le magazine médical américain Healthline, ce sentiment, partagé par beaucoup, est une réaction tout à fait normale et s’explique par un besoin de contrôle. «Quand quelque chose qui est complètement hors de notre contrôle arrive, on cherche toujours des moyens de l’expliquer. Souvent, c’est pour cela qu’on en vient à se dire ‘j’ai du faire quelque chose qui a provoqué ça'», explique-t-elle.

Et de poursuivre: «les journaux nous parlent sans cesse de ce que nous avons à faire pour éviter la propagation du virus. Quand on est contaminé, on peut donc avoir la sensation de ne pas avoir fait tout ce qui était recommandé, ou de ne pas avoir fait assez.»

«Cest un raisonnement irrationnel qui n’a pas lieu d’être», rassure à son tour, sur notre antenne, Johanna Rozemblum, psychologue. «Normalement, la culpabilité c’est le sentiment d’être responsable d’une faute qu’on accomplit délibérément. Je pense que personne, ici, ne contamine délibérément un proche!»

Pour la majorité, ce sentiment de culpabilité passera rapidement. Pour d’autres, cela peut néanmoins mener à «un sentiment de déprime», voire de «dépression», surtout si un proche est contaminé à son tour. Les deux spécialistes appellent donc ceux qui en ressentiraient le besoin à consulter une aide psychologique, ou à intégrer un groupe d’entraide.

Cyrielle Cabot Journaliste BFMTV

Source: bfmtv.com

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