C'est un amour de vacances, une histoire sans lendemain à laquelle on repense les yeux pleins de chagrin… Le réalisateur provocateurde « Jeune et jolie » se refait une virginité et livre un teen movie sentimental avec «Eté 85». Il se paie le luxe de truffer son ode aux eighties de clins d'œil magnifiques à ses crushs d'adolescent, de « La boum » à Rohmer.
Paris Match. Aussi lumineux soit-il, "Eté 85" est encore un film sur la mort et la résilience. Quel est ce deuil fondateur de votre vie qui ne cesse d'irriguer votre œuvre ?
François Ozon. Le processus du deuil m'intéresse. J'ai du mal à le relier à un événement précis de ma vie. J'ai vécu la découverte de ma sexualité en même temps que l'émergence du sida. On est jeune, on découvre les sentiments et, tout de suite, l'amour est lié à la mort. Comme de nombreux jeunes de ma génération, je pense que ça a plombé un peu mon regard sur les choses… J'ai eu la chance de passer entre les gouttes.
C'est aussi encore une réflexion sur l'écriture et la création… Le cinéma a pour vous un rôle cathartique ?
Oui. Je viens d'un milieu de profs, qui n'avait rien à voir avec le cinéma. La création artistique m'a peut-être permis d'échapper à mon histoire, à la famille, la société, ce qu'on attend de nous, le fait de rentrer dans le rang.
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Deux héros amoureux rejouent plusieurs scènes cultes de la pop culture. Notamment un clin d'œil à "La boum". L'enjeu était de sortir l'homosexualité de la marge ?
J'ai plutôt repensé à l'ado que j'étais, quel film j'aurais voulu voir à 17 ans en 1985. Le cinéma proposait à l'époque une représentation extrêmement douloureuse de l'homosexualité : "L'homme blessé", de Chéreau, "Querelle", de Fassbinder, "Cruising", de William Friedkin… Il n'y avait pas d'image vraiment positive. Là, j'ai eu envie d'aller vers une forme de simplicité et de naturel, c'est une histoire d'amour entre deux ados, et le fait que ce soient deux garçons est accessoire. L'une des choses dont je suis d'ailleurs le plus content, c'est de voir que les filles s'identifient et tombent aussi amoureuses de David. [Il rit.]
Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le numéro 3715 de Paris Match, en vente dans les kiosques et sur iPad.
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Source: ParisMatch.com
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