среда, 24 июня 2020 г.

EXCLUSIF. Affaire « Paul Bismuth » : l’enquête cachée

C’est une enquête, menée par le Parquet national financier (PNF), qui aura duré près de six ans et dont l’existence n’a jamais fuité dans la presse. Parallèlement à l’information judiciaire ouverte en 2014 pour trafic d’influence et corruption, et qui vaut à Nicolas Sarkozy une comparution devant le tribunal correctionnel en novembre prochain, des procureurs ont cherché à savoir si l’ancien chef de l’État et son avocat, Me Thierry Herzog, avaient reçu des renseignements confidentiels et couverts par le secret professionnel, les informant que la ligne téléphonique « Paul Bismuth » était sur écoute.

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Plutôt que de confier ces investigations aux juges indépendants qui étaient déjà saisis (Claire Thépaut et Patricia Simon), le PNF a fait le choix de garder la main sur cette enquête. Dans le viseur ? Quelques-uns des avocats les plus célèbres de France. Les « fadettes », factures détaillées, des téléphones des cabinets Temime, Dupond-Moretti, Veil, Haïk, Lussan et Canu-Bernard ont été épluchées et leurs portables, géolocalisés. Les enquêteurs ont réclamé la liste des appels entrants et sortants, « poste par poste » du PNF, pour vérifier qu’aucun magistrat n’avait pu alimenter ces avocats. Tous ont en effet en commun d’avoir appelé ou tenté de joindre Thierry Herzog le 25 février 2018.

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C’est au lendemain de cette journée que l’ancien président de la République et son conseil avaient subitement cessé de converser via la ligne « Bismuth », laissant penser aux enquêteurs qu’ils savaient leur ligne écoutée. Des investigations très poussées ont été ordonnées par le PNF, comme l’identification de tous les téléphones ayant borné au moins une heure à proximité du cabinet Veil. Cette enquête, en sommeil pendant deux ans et demi, de fin 2016 à mars 2019, a finalement débouché sur un classement sans suite en décembre de la même année. Bien qu’elles puissent être considérées comme un élément à décharge pour Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog, ces investigations n’ont jamais été portées à la connaissance des avocats pendant toute la durée de l’instruction.

Toute notre enquête est à lire dans le numéro du Point en kiosque cette semaine et sur notre boutique numérique.

Source: lepoint.fr

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