среда, 20 мая 2020 г.

Déconfinement : le retour en classe des collégiens

Lundi matin, Henri*, 12 ans, a endossé son sac puis s’est élancé avec entrain sur le chemin du collège. Ni la prise de température matinale ni le masque sur son visage n’ont réussi à entamer l’enthousiasme de l’élève de 5e. « Après toutes ces semaines de confinement, il était très impatient d’y retourner, raconte Arnaud*, son père. Il avait hâte de revoir ses camarades, mais aussi ses profs. Pour lui qui aime apprendre, même l’idée de retourner travailler le motivait ! »

Pas davantage d’inquiétude pour ses parents. « Au départ, nous avions certes une certaine appréhension et j’ai abordé le sujet de la nouvelle organisation avec mon fils avec un certain sérieux, précise Arnaud. Sur 28, seuls 21 camarades de la classe d’Henri ont souhaité revenir en classe. Mais l’organisation du collège, qui a fait un super boulot, nous a convaincus qu’il ne fallait pas hésiter à le renvoyer sur place. »

Un retour sous surveillance

Pourtant, comme pour les quelque 150 000 collégiens de 6e et 5equi sont retournés dans l’un de leurs 4 000 collèges lundi 18 mai, le retour en classe d’Henri dans son établissement privé près de Nantes n’a rien d’ordinaire. Des surveillants qui séparent les élèves en deux rangées à la signalétique au sol présente partout sur le sol pour indiquer le chemin à suivre et les zones de stationnement, tout a rappelé au jeune garçon les gestes barrières établis par le protocole sanitaire.

Même chose une fois en classe. Hormis en arts plastiques et en sport, l’accompagnement à l’accomplissement des devoirs par les enseignants a remplacé les cours traditionnels. Et la séance a débuté par une heure et demie d’explications sur la nouvelle organisation, délivrées par la professeure principale. Autour d’Henri, pas de camarade : seul à table, chacun des 15 collégiens rassemblés dans la salle était séparé des autres par un périmètre individuel de 4 mètres carrés. Le pire moment pour le jeune garçon ? La cantine. « Être assis seul sans avoir le droit de parler ni de se retourner vers ses copains, ce n’est pas très convivial », résume son père.

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Des parents présents

Le même jour, la réouverture du collège public de Claire* avait des allures de rentrée de septembre. « Presque tous les parents avaient accompagné leurs enfants, s’étonne presque la principale de ce collège d’Occitanie. On sentait qu’ils avaient besoin de se rendre compte par eux-mêmes. » Malgré l’absence de la moitié des professeurs, l’équipe pédagogique a fait le choix d’accueillir la totalité de la centaine d’élèves qui a accepté de revenir en cours.

Envoi d’un questionnaire à chaque parent, réaménagement des locaux, ou conception des nouveaux emplois du temps, pas moins de deux semaines de préparation ont été nécessaires. « Nous avons reçu 3 protocoles différents, et certains enseignants se sont désistés au dernier moment pour continuer à garder leurs enfants, se souvient Claire. À chaque fois, il a fallu réajuster. Heureusement que l’équipe, au premier rang desquels les agents, était hyperinvestie. »

Excepté pour cette semaine de retour en classe, où le week-end de l’Ascension a entraîné une modification du planning, les 6e auront cours le lundi et mardi, et les 5e le jeudi et le vendredi. La moitié des heures de cours se fera désormais sur place, et l’autre moitié restera en distanciel. « Sauf pour l’EPS, que j’ai tenu à conserver en entier », précise la principale. Ceux qui veulent venir travailler en dehors des horaires de cours ont à leur disposition une salle dédiée.

Une organisation au cordeau

Arrivée par deux portes différentes et filtrage pour garder les distances, parcours fléchés pour éviter que les classes ne se croisent, tables et chaises désinfectées deux fois par jour, l’organisation pour respecter le protocole sanitaire est millimétrée. Masqués toute la journée, les élèves ne peuvent les retirer qu’en classe, à condition que les enseignants les y autorisent. Dans la salle de cours, interdiction de se lever, d’aller au tableau, ou de bavarder avec son voisin, puisque chacun est seul à sa table.

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Pour l’équipe pédagogique, l’enseignement à distance semble ne pas avoir fait trop de dégâts. « Les décrocheurs ont malheureusement un peu plus décroché, mais il y a eu quelques bonnes surprises : certains élèves en difficulté ont réussi à tenir et se sont même améliorés en pouvant travailler à leur rythme », se félicite la responsable.

« Retrouver les copains »

Bien sûr, retourner sur les bancs de l’école n’est pas la principale motivation des collégiens. « Leur premier souhait était de retrouver leurs copains. Ils étaient ravis, et sont restés prudents, même si c’est difficile pour eux de ne pas chahuter ou se sauter dans les bras : j’ai dû arrêter deux jeunes filles qui s’attrapaient par la main. D’ailleurs, dès qu’ils sortent, ils repartent bras dessus bras dessous ! »

Mais pas seulement. « Les jeunes étaient très détendus. Dans une école, les élèves se sentent en sécurité. Un peu comme un sanctuaire où rien ne peut leur arriver. » Malgré un retour réussi, Claire ne peut cacher un regret. « Je pense que le volontariat est une erreur. Il aurait été plus pertinent de s’organiser en fonction des besoins des élèves, faire revenir en priorité les élèves mis en difficulté par le confinement, que ce soit scolairement, psychologiquement ou socialement. Mais, bien qu’ayant fortement insisté auprès des familles d’élèves décrocheurs, nous n’avons par exemple pas réussi à convaincre la plupart d’envoyer leurs enfants en classe. »

* Les prénoms ont été changés.

Source: lepoint.fr

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