
Amanda Sthers s’apprêtait à tourner un film et publie un nouveau roman. Elle nous parle de sa vie sentimentale.
Paris Match. Après les attentats, vous aviez fui Paris pour Los Angeles. Vous voilà à nouveau en France dans une drôle de période !
Amanda Sthers. Quand je suis allée vivre aux Etats-Unis, il y avait longtemps que j’avais envie de partir. A cette époque, j’avais besoin de changer d’air, de m’éloigner de mon pays pour réapprendre à l’aimer. Je ne suis revenue à Paris que pour une seule année, afin que mes fils voient davantage leur papa. Mon aîné va entrer à l’université, c’était bien qu’il profite de lui auparavant. Et j’étais supposée tourner en Italie, durant plusieurs mois, l’adaptation de mon roman “Les promesses”. Tout a été interrompu à cause du Covid-19, et le tournage est reporté au printemps prochain. La pièce “Amis”, coécrite avec David Foenkinos, mise en scène par Kad Merad, a été stoppée également. Il y avait un esprit de troupe très joyeux, et cela a été assez dur de la voir s’interrompre. Ce sont les surprises de la vie. Mais je repars à Los Angeles dans un mois, si nous ne sommes pas confinés à nouveau !
Lire aussi :Patrick Bruel publie un tendre cliché avec son fils Oscar pour ses 16 ans
Justement, comment avez-vous vécu ce confinement ?
Pour un écrivain, le confinement est son quotidien : on est enfermé à l’intérieur de soi, en introspection. Mais moi, je venais de terminer mon livre, alors c’était compliqué de replonger dans cet état… Je n’en avais pas envie ! Au contraire, je me réjouissais plutôt de la perspective du tournage et de sortir de la solitude. Mais, intellectuellement, j’ai vécu cette période de façon intéressante. Il a fallu encore plus d’introspection, tout en ayant un lien avec le reste du monde. La solitude était bien réelle, nous étions dans l’incapacité de nous parler, de nous comprendre, mais nous étions reliés à l’humanité entière. Chaque respiration avait une influence sur son voisin du bout du monde.
Comment est née l’idée de votre roman, dont l’héroïne fantasme une histoire d’amour ?
Elle était en moi depuis très longtemps. Elle est née lorsque j’étais à New York, en 2012, pour écrire sur la tuerie de Newtown, et j’étais ébranlée par cette histoire. Je n’avais pas de relation amoureuse depuis un certain temps. En me faisant masser les épaules, j’ai été surprise par le contact. Ensuite, en voyant passer une femme plus âgée, j’ai pensé qu’il fallait profiter de son corps tant que c’était possible. Il m’arrive d’oublier que j’ai un corps, d’oublier de faire l’amour et d’être aimée. Cela a provoqué en moi un réveil des sens. Je pense que toutes les femmes vivent cela à un moment, à la suite d’une douleur amoureuse. Je n’avais que 34 ans et, après une série de déceptions amoureuses, j’avais cessé d’y croire.
(…)
Etes-vous toujours dans cette période de retrait amoureux ?
Je suis dans le début d’une histoire, mais qui n’est pas vouée à durer puisque je repars vivre à Los Angeles. Et, avec le confinement, on est plus proche du fantasmagorique que de la réalité. En vieillissant, après avoir été mariée et en ayant des enfants, je pense qu’une histoire d’amour réussie n’est pas nécessairement une histoire d’amour éternelle. Il faut savoir dire au revoir quand une relation est encore belle. C’est parfois plus fort que d’aller au bout de quelque chose qui n’a pas de sens.
Retrouvez la suite de notre entretien dans le numéro 3707 de Paris Match, en vente dans les kiosques et sur iPad.
Toute reproduction interdite
Source: ParisMatch.com
Комментариев нет:
Отправить комментарий