Propulsée candidate LREM à la mairie de Paris le 26 février, Agnès Buzyn est désormais à plus de la moitié de sa campagne. Alors qu’elle consacre sa journée à se préparer au débat qui aura lieu mercredi entre les sept principaux candidats, son équipe occupe le terrain et a présenté le cadre budgétaire de son projet. Sans revirement, la candidate se met dans les pas de Benjamin Griveaux, ex-candidat LREM. Et cela même si l’ancienne ministre de la Santé a abandonné deux mesures phares et coûteuses de son prédécesseur : le déplacement de la gare de l’Est pour faire un « Central Park » et l’apport de 100 000 euros aux Parisiens souhaitant acquérir une résidence principale à Paris.
C’est d’ailleurs Bruno Parent, recruté par Benjamin Griveaux, qui a présenté le cadre budgétaire et financier du programme. L’artisan du prélèvement à la source et ex-directeur général des Finances publiques à Bercy – que la Cour des comptes décrit comme la deuxième plus grande administration de l’État avec plus de 100 000 agents et un budget de 8 milliards – a commencé par faire le point sur la situation actuelle. Sans surprise, il a évoqué « l’explosion de la dette qui atteint désormais 6 milliards d’euros [soit une augmentation de 50 % en 6 ans] et l’acrobatie des loyers capitalisés ». Depuis 2016, la ville a demandé aux bailleurs sociaux de lui verser par avance le montant des baux calculé sur une durée de plus de 60 ans. Un moyen de collecter 1,1 milliard d’euros sur 5 ans. Bruno Parent a également mis l’accent sur « la succession d’échecs dispendieux qu’ont notamment été Vélib et Autolib ». Et a dénoncé « la gestion coûteuse de la ville et la fuite en avant dans les dépenses ».
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Une économie de 200 millions d’euros
Et si Bruno Parent a confirmé qu’Agnès Buzyn lancerait un audit financier si elle était élue maire de Paris afin de « tout mettre à plat et de fonder sa gestion sur des bases saines », il a insisté sur la singularité de la candidate LREM en matière de gestion. « Elle défend un projet autofinancé, c’est-à-dire sans augmentation d’impôt pour les Parisiens et sans augmentation de la dette, a-t-il précisé. Chaque euro dépensé en plus viendra d’un euro économisé. Ce qui implique de trouver 300 millions d’économies de fonctionnement par an ». Pour ce haut fonctionnaire, ce plan est à la portée de l’exécutif municipal.
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« Il est possible d’économiser 200 millions sur la masse salariale », a-t-il affirmé. Parmi les pistes annoncées figure la baisse du nombre de collaborateurs dans les cabinets des élus, dans le service de communication et parmi les chargés de mission. Bruno Parent a aussi évoqué l’augmentation de la durée de travail pour atteindre les 35 heures, le recours à des entreprises privées pour certaines missions (transports des élus et collecte des déchets), et également la simplification des organigrammes avec la réduction des échelons et la fusion de directions. « Ces mesures permettront d’atteindre 5 000 départs à la retraite non remplacés sur la durée du mandat », a-t-il dit. Tout en précisant que « cela n’oblitérerait pas la politique de recrutement de la ville. Nous redéploierons avant de recruter ». Pour les 100 millions d’économies restant à trouver, Bruno Parent entend jouer sur les charges générales de fonctionnement, notamment en rationalisant les achats de services et les emprises immobilières…
Ces 300 millions d’économies réalisées seront largement réinvestis dans les trois grandes priorités d’Agnès Buzyn : 100 millions pour la solidarité, 80 pour la sécurité et 40 pour la propreté. En tout, le programme d’investissement de la candidate LREM sur la mandature a été chiffré à 7,2 milliards qui seront consacrés principalement à « la préparation de la ville au changement climatique [2,4 milliards], au logement [1,7 milliard] et aux mobilités [1 milliard] ». Le programme de la maire sortante et candidate socialiste, Anne Hidalgo, fait état de 8 milliards d’euros d’investissement, celui de Cédric Villani de 8,5 milliards. Soixante pour cent des 7,2 milliards seront investis pour réaliser la transition écologique. « Soit environ 4,2 milliards d’euros, ce qui n’est pas si éloigné des 5 milliards d’euros que Cédric Villani entend consacrer au climat », a conclu Paul Midy, le directeur de campagne d’Agnès Buzyn.
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