пятница, 6 марта 2020 г.

Budget européen : Charles Michel douche les ambitions du Parlement

Charles Michel est venu, jeudi 5 mars, rendre compte au Parlement européen du désastreux sommet budgétaire des 20 et 21 février derniers. Le président du Conseil s’est rendu à la conférence des présidents de groupe où sont représentées toutes les familles politiques du Parlement. Naturellement, le Belge a essuyé une bronca des principaux groupes qui réclament un budget nettement plus ambitieux que la proposition qu’il a mise sur la table. Quand Charles Michel propose un budget autour de 1,069 ou 1,074 % de la richesse européenne, le Parlement, quant à lui, réclame un budget à 1,3 %. Soit une différence d’au moins 230 milliards d’euros.

Lire aussi Échec du sommet européen : ce débat volé aux électeurs

Cela ne risque pas de se produire vu la position initiale des quatre pays dits frugaux (Pays-Bas, Danemark, Autriche, Suède), qui campent sur une position à 1 %. Acculé par les demandes insistantes des représentants du PPE (chrétien-démocrate), des sociaux-démocrates et les libéraux-macronistes de Renew, Michel a fini par leur sortir l’argument qui tue. « Il leur a dit en gros, avec quelques circonlocutions diplomatiques : "Vous êtes bien gentils, mais vos leaders nationaux aux commandes des quatre pays frugaux ne sont pas du tout sur votre ligne" », témoigne une source participant à la réunion.

Le RN soutient la frugalité du budget

L’ironie de la situation veut que Charles Michel ait trouvé un soutien dans cette réunion auprès des représentants des groupes souverainistes. Nicolas Bay, qui représente le groupe Identité et Démocratie (dont le RN est membre), était l’un des rares à défendre un budget européen chiche, concentré sur les missions essentielles de l’Union européenne. C’est effectivement l’une des pistes sur la table si l’on veut rester dans un étiage autour de 1 000 milliards d’euros sur 7 ans. Il faudrait donc faire le tri dans ce qui est essentiel et ce qui l’est moins pour ne pas entamer la PAC (politique agricole commune) et les fonds de cohésion pour le rattrapage économique, les deux grandes politiques traditionnelles.

« Certains craignent qu’au bout du compte on taille dans l’action extérieure de l’Europe. C’est notamment le cas de Josep Borrell, le haut représentant pour les relations extérieures », souffle-t-on au Parlement. L’action extérieure de l’Union mobilise 75 milliards d’euros sur 7 ans sous l’acronyme anglais NDICI (pour Instrument de voisinage, de développement et de coopération internationale). Les grandes puissances telles que la France n’ont jamais tout à fait adhéré à cette diplomatie parallèle. « Au départ, cela devait être une petite entité qui devait aider à la coordination et faciliter la résolution des conflits, mais, au fil du temps, la chose nous a échappé et on s’est retrouvé avec une vraie administration qui emploie des centaines de fonctionnaires avec des ambassades dans le monde entier », confie un diplomate français, assez dubitatif. En somme, le SEAE (Service européen pour l’action extérieure) doublonne avec les services diplomatiques des États membres, notamment ceux qui ont une politique étrangère très développée. Et bien sûr, la France et, jusqu’à il y a encore peu, le Royaume-Uni, avec leur siège respectif au Conseil de sécurité de l’ONU, n’avaient pas vraiment besoin du SEAE…

Lire aussi Budget européen : le poker à mille milliards

En tout cas, Charles Michel a fait l’effort de rendre des comptes de l’état des discussions (au point mort). « Ce qui est inquiétant, estime-t-on du côté du Quai d’Orsay, c’est que nous ne mettons pas à profit le temps qui nous sépare du prochain sommet [les 26 et 27 mars, NDLR] pour étudier plus avant la piste des ressources propres de l’Union. » Il s’agit de la solution poussée par Emmanuel Macron : plutôt que de faire appel aux contributions nationales, ce qui donne lieu tous les sept ans à des discussions de marchand de tapis à n’en plus finir, il vaudrait mieux dériver vers le budget européen des ressources financières issues d’une fiscalité nouvelle reposant sur les grands acteurs (Gafam, gros pollueurs, boursicoteurs, importateurs faisant appel à des produits carbonés) qui y échappent en grande partie tout en profitant du marché unique. Rappelons qu’en cas de retard dans l’aboutissement de la négociation budgétaire, ce sont directement des programmes européens qui seront impactés comme la recherche, Erasmus, etc.

Lire aussi Barochez – Budget européen : de qui se moque-t-on ?

Lire des articles en Français lepoint.fr

Комментариев нет:

Отправить комментарий