четверг, 5 марта 2020 г.

Aurane Reihanian : « J’assume d’être le candidat de la sécurité »

Dimanche 15 mars, un peu plus de 900 000 candidats se présentent aux élections municipales dans les 35 000 communes françaises. Dans les 9 972 villes de plus de 1 000 habitants, ce sont pas moins de 20 765 listes qui vont s’affronter. L’avènement d’Emmanuel Macron et du « nouveau monde » annonçait un fort renouvellement des édiles. Il n’en est rien. Environ 70 % des élus sortants se représentent et la prime aux maires déjà en fonction est annoncée comme forte par les différents instituts de sondage. Néanmoins, dans les villes moyennes (entre 20 000 et 100 000 habitants), une nouvelle génération de candidats se lance dans l’aventure. Quelle que soit leur famille politique, ils ont été marqués par la vague LREM et l’irruption sur la scène politique de personnalités de la société civile.

Ainsi, à Bourg-en-Bresse, Aurane Reihanian, 27 ans, est tête de liste Les Républicains, Les Centristes, Le Nouveau Centre et UDI pour reprendre cette ville de 42 000 habitants au socialiste Jean-François Debat, élu depuis 2008. Préfecture plutôt à gauche du département de droite l’Ain, la ville fait partie de celles qui peuvent basculer. Proche de Laurent Wauquiez, Aurane Reihanian est président des Jeunes LR. Il s’est illustré par des prises de position musclées sur l’immigration ou la PMA

Le Point : En dépit de l’image déplorable dont pâtissent les hommes politiques, qu’est-ce qui vous pousse à 27 ans à être tête de liste aux élections municipales ?

Aurane Raihanian : Je ne peux pas me résigner à constater silencieusement l’affaiblissement de ma ville alors même que nous avons tous les atouts pour que Bourg-en-Bresse prenne sa place au sein de la grande région. Je ne peux pas me résigner à constater silencieusement l’affaiblissement de son attractivité, la recrudescence de l’insécurité, l’exil de nos jeunes et l’isolement de nos aînés, l’augmentation des impôts locaux, le manque de médecins, le délaissement de nos commerçants, le manque d’accessibilité notamment pour les personnes en situation de handicap, etc.

Sur votre profession de foi de campagne, vous expliquez défendre « travail et social plutôt qu’assistanat, sécurité et respect, laïcité et défense des valeurs de la République ». N’est-ce pas caricatural ?

Faire de la politique autrement, c’est aussi être très clair sur les valeurs qu’on entend défendre sans tabou. Je suis en enfant du logement social et crois en l’idée d’ascenseur social qui consiste pour un jeune Français à pouvoir réussir, peu importe ses origines sociales, s’il s’en donne les moyens. Oui, j’assume de vouloir défendre les familles et les classes moyennes.

Bourg-en-Bresse est un bastion de gauche dans un département de droite. Pourquoi pensez-vous être le candidat de droite qui pourrait inverser la vapeur ?

Bourg est aujourd’hui isolée dans le département et la région où le maire joue un rôle d’opposant politique au détriment des intérêts des Burgiens. Après douze années de socialisme municipal, Bourg a besoin d’un nouveau souffle et d’une nouvelle génération. Nous sommes la seule liste en capacité de gagner au second tour. J’appelle donc l’ensemble des Burgiennes et des Burgiens à « voter utile » pour faire de Bourg-en-Bresse une ville plus sûre qui protège, une ville plus dynamique qui prépare la transition écologique et une ville plus humaine à l’écoute de tous. Oui, mon projet rassemble l’ensemble des élus de la droite et du centre, comme Hélène Maréchal, ainsi que les élus de l’opposition comme Pierre Lurin (chef de l’opposition municipale). Nous avons réussi à rassembler l’ensemble de nos partenaires centristes comme l’UDI (Christophe Coquelet) et Les Centristes (Justine Roche).

Le clivage droite-gauche retrouve-t-il son sens ?

Bien sûr. Dans cette campagne, j’assume d’être le candidat de la sécurité, car c’est la première des libertés et la condition de l’attractivité de notre ville. C’est un sujet de bon sens que je souhaite traiter avec pragmatisme. D’abord en nommant un adjoint à la sécurité comme sous Jean-Michel Bertrand qui donnera consigne à la police municipale de traiter exclusivement la prévention et la répression. Ensuite en déployant de la vidéoprotection associée à un centre de surveillance urbain. Enfin en donnant plus de moyens matériels (armement) et humains (doublement des effectifs) à la police municipale. Ces propositions ont été mises en application par un jeune maire à Rillieux-la-Pape et y ont fait baisser de 40 % la délinquance.

En quoi fait-on de la politique différemment quand on n’a pas encore 30 ans en 2020 ?

En écoutant et en consultant les citoyens et surtout en transformant les promesses en actes. Avec mon équipe, nous avons coconstruit notre projet avec les Burgiennes et les Burgiens. Si les Burgiens me font confiance, je souhaite oxygéner notre démocratie locale en les consultant et même en leur demandant leur avis par référendum sur des projets structurants pour l’avenir de la ville.

Une jeune femme a déposé une plainte contre vous pour agression sexuelle. Qu’avez-vous à répondre ?

Je conteste en tout point ces accusations mensongères, infondées et calomnieuses et qui, au fond, n’ont qu’un but : déstabiliser ma campagne. J’ai déposé une plainte en dénonciation calomnieuse et j’irai jusqu’au bout afin de faire sanctionner cette instrumentalisation frauduleuse de la justice pénale à des fins politiques.

Avez-vous songé à vous retirer de la campagne ?

Évidemment que non. Ces accusations visent, sans nul doute, à déstabiliser ma campagne. J’en veux pour preuve le calendrier : la plainte intervient 10 jours avant le premier tour et précisément à la date butoir du dépôt des candidatures. J’en veux pour preuve également le mode opératoire : la communication de cette plainte à la presse le jour de son dépôt sans même que j’en sois informé. Je constate et déplore que la présomption d’innocence n’existe désormais plus. Aujourd’hui, les médias et les réseaux sociaux relayent massivement des accusations graves, sans attendre que la vérité judiciaire soit établie, sans même prendre le temps d’analyser la crédibilité des faits.

Dans cette attente, j’appelle à la mesure et à la réflexion : on ne doit pas jeter l’anathème sur un homme sur la seule base d’accusations, sans attendre que celles-ci soient consacrées par un jugement. C’est le sens de la présomption d’innocence, qui est un pilier de notre système judiciaire, et ce n’est pas un hasard si celle-ci figure au pinacle de notre bloc constitutionnel, au sein de l’article 9 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.

Lire des articles en Français lepoint.fr

Комментариев нет:

Отправить комментарий