пятница, 6 марта 2020 г.

Affaire Le Scouarnec : deux confrères du chirurgien avaient été condamnés

Y a-t-il encore beaucoup de choses à découvrir dans l’affaire Le Scouarnec ? Le chirurgien est soupçonné d’avoir agressé, pendant trente ans de carrière, au moins 349 enfants dans une dizaine d’hôpitaux. Son procès pour viols et agressions sexuelles sur quatre mineures aura lieu à partir du 13 mars. Si les découvertes quant à la personnalité de ce chirurgien désormais à la retraite se sont multipliées depuis les premières révélations, ce sont désormais, depuis le jeudi 5 mars, d’autres médecins qui attirent l’attention. Selon les informations de France Info et de la cellule investigation de Radio France, deux médecins ayant croisé la route de Joël Le Scouarnec, l’un exerçant à Quimperlé, dans le Finistère, l’autre à Jonzac, en Charente-Maritime, ont été condamnés pour des crimes ou délits sexuels.

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Le premier a côtoyé Joël Le Scouarnec à l’hôpital de Jonzac, dernier établissement du chirurgien pédocriminel. Selon France Info, il s’agirait d’un anesthésiste encore en exercice au même endroit, condamné en 2008 à trois mois de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques. Malgré sa condamnation, la justice ne lui a pas interdit la pratique de la médecine. Près de dix ans plus tard, en 2017, l’anesthésiste est contacté par les gendarmes qui viennent d’arrêter Joël Le Scouarnec et ont fait la découverte de trois appels entre les deux hommes. Face aux gendarmes, comme le révèle France Info, il concède : « Je ne regarde plus ce genre d’images de façon aussi régulière. » Il en regarde donc toujours, en décembre 2017, au moment de l’entretien. Une nouvelle enquête est alors ouverte par le parquet de Saintes pour visionnage d’images pédopornographiques « à titre privé », mais l’anesthésiste continue d’exercer, notamment auprès de mineurs. Aujourd’hui, l’Ordre des médecins, qui se penche également sur son cas, pourrait intervenir.

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Un fugitif condamné pour viols

L’autre cas est celui du docteur Fréhat, un radiologue ayant exercé en 2005 à l’hôpital de Quimperlé, en Bretagne, aux côtés de Joël Le Scouarnec. Accusé par deux patientes d’agressions sexuelles et de viols avec une sonde gynécologique, il fera l’objet de deux plaintes classées sans suite. Mais le témoignage du docteur Bonvalot, un psychiatre, président de la commission médicale de l’établissement, recueilli par France Info, révèle un lien étrange entre Fréhat et Le Scouarnec. Au moment de lui évoquer ses plaintes, le psychiatre retrouve le premier dans le bureau du deuxième, qui prend alors vigoureusement la défense de son confrère accusé. « J’ai demandé [au docteur Fréhat] de modifier sa pratique et d’avoir à ses côtés des manipulateurs radio pendant les examens gynécologiques. Il m’a répondu qu’il s’en foutait, qu’il faisait ce qu’il voulait. Il a été secouru par le docteur Le Scouarnec, qui m’a dit que je me mêlais de ce qui ne me regardait pas », raconte le docteur Thierry Bonvalot.

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La situation s’envenime. L’hôpital de Quimperlé, suivi par la justice, interdit au radiologue de se retrouver seul avec des patientes, ce que l’intéressé ne respectera pas. En 2007, le docteur Fréhat est placé en détention provisoire dans l’attente d’être jugé. Le jour du verdict, en 2013, il parvient à s’échapper. Depuis ce jour-là, il est introuvable. En 2015, jugé dans un procès qui se déroulera sans lui, il est finalement condamné à 18 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur une trentaine de patientes, parmi lesquelles huit mineures. « Deux praticiens qui se retrouvent en même temps à commettre des exactions sur des patients dans le même hôpital, cela pose des questions énormes, s’interroge auprès de France Info maître Francesca Satta, avocate de plusieurs victimes du docteur Le Scouarnec. Il faudra comprendre pourquoi autant de personnes se retrouvent au même endroit et, visiblement, se connaissent. Il faudra que l’enquête puisse démontrer s’il y a des liens ou pas, et comment on peut les expliquer. »

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