суббота, 12 октября 2019 г.

“Papicha” – Lyna Khoudri : “une nouvelle vague au cinéma”

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Dans « Papicha », Lyna Khoudri incarne une jeune styliste algérienne qui refuse de se plier au diktat du hidjab. Un nouveau rôle fort pour cette comédienne en plein boom.

« Je peux m’affaler un peu ? » Lyna Khoudri n’en revient pas. Sur le canapé d’un hôtel 4 étoiles, elle s’excuse, un peu malade, de s’être assoupie entre deux interviews pendant son marathon promo. En cette rentrée 2019, l’actrice formée au théâtre national de Strasbourg est partout. A la télé dans l’excellente série politique « Les sauvages », où elle tient un rôle pivot d’adolescente. Dans la prochaine comédie du duo intouchable Toledano-Nakache « Hors normes », aux côtés de Vincent Cassel. Et surtout dans « Papicha », film algérien sur les années de plomb qui a bouleversé le dernier Festival de Cannes.

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Soit une bande d’étudiantes libres et émancipées (les papichas du titre) qui refusent de se laisser acculer par la montée de l’extrémisme religieux. Un rôle en or pour la jeune femme de 27 ans née à Alger mais élevée à Aubervilliers dès ses 2 ans pour fuir la guerre civile et les menaces proférées contre son père, journaliste et présentateur télé. « J’y retourne souvent. J’ai mes grands-parents là-bas et maintenant une famille de cinéma, explique-t-elle. Il faut assumer de dire qu’on est en train de vivre une nouvelle vague du cinéma. Il y a toute une génération qui ne s’était pas encore exprimée et qui le fait aujourd’hui avec force. »

Son premier rôle en 2017 dans « Les bienheureux », signé d’une autre réalisatrice algérienne, lui a valu un prix d’interprétation à la Mostra de Venise. Et si « Papicha » vient de se voir privé de sortie dans son pays, Lyna, combative comme son personnage de Nedjma, refuse de se laisser impressionner. « Je trouve triste qu’on nous enlève ça mais ce n’est pas grave parce que, même s’ils sont interdits en Algérie, il y a toujours un système D qui fait que les gens voient ces films. Et puis, ça provoque l’effet inverse. A Alger, pendant les manifestations du vendredi, les gens avaient des pancartes dans la rue qui disaient : “‘Papicha’ vous avez la palme d’or de votre peuple !” »

On peut venir de banlieue et accéder à la beauté

Elle pourrait tout aussi bien rêver. En un an et demi, sa vie a pris un tour qu’elle n’aurait jamais osé imaginer. Elle raconte le tournage de la prochaine odyssée de Wes Anderson dans laquelle elle s’est retrouvée face à son actrice préférée, Frances McDormand. Dans « The French Dispatch », filmé avec le casting franco-hollywoodien le plus spectaculaire du moment, elle joue la petite amie de l’idole des jeunes, Timothée Chalamet. « A certains dîners, j’avais Wes Anderson, Frances McDormand et Bill Murray en face de moi. Et Joel Coen, le mari de Frances, qui me racontait des anecdotes de ses tournages ! T’es éblouie quand tu rencontres des gens comme ça, ça fait du bien ! »

Elle évoque avec autant d’admiration Isabelle Adjani, actrice modèle rencontrée à 16 ans, et le choc ressenti devant « L’esquive » d’Abdellatif Kechiche. « Pour la première fois, je voyais mes semblables à l’écran, des prolos, des pauvres, des gens qui n’ont pas eu accès à la culture… Ça m’a ouvert la voie. On peut venir de banlieue et accéder à la beauté. Il faut le vouloir. C’est aussi le destin : à un moment, on croise quelque chose ou quelqu’un… » La bonne étoile, le bon talent.

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